La France est entrée dans une zone de turbulences historique. Ce samedi 1er décembre, des dizaines de milliers de «gilets jaunes» ont à nouveau manifesté.
Un centre commercial a été incendié à Saint-Étienne. Des barricades ont surgi à Charleville Mézière, à Bordeaux et ailleurs. Des affrontements, d’une ampleur parfois inédite, ont eu lieu à Toulouse ou à Tours. Les blocages innombrables, continuent dans toute la France, notamment à Saint-Nazaire. Au Puy en Velay, la préfecture est en flamme. À Paris, ce sont les avenues de la plus belle ville du monde qui crépitent alors que la police a perdu le contrôle de plusieurs rues.
A Nantes, dès ce matin, des centaines de gilets jaunes ont convergé vers l’aéroport, au sud de la ville, sous une pluie glaciale et ininterrompue pour organiser un blocage. Alors qu’un rond point est barré, des péages du parking tenu par la multinationale Vinci sont ouverts. Une poignée d’irréductibles parviennent à envahir le tarmac de la zone hyper sécurisée. Deux heures plus tard, alors que des renforts sont arrivés, nouveau coup d’éclat : le tarmac est envahi au pas de course, par des dizaines de «gilets jaunes» qui ont réussi à forcer le grillage qui entoure les pistes. Plusieurs avions sont cloués au sol. Mais il est déjà l’heure de défiler dans le centre-ville.
Vers 13h, autour de 1500 personnes vont partir dans les bourrasques depuis la préfecture, emmenés par des slogans contre le gouvernement et le capitalisme. Le mot d’ordre du jour ? «Macron démission». Alors que la plupart des forces de répression sont concentrées à Paris, Nantes continue à subir un régime spécial. Plusieurs compagnies de gendarmes et de policiers cagoulés ont été déployées dans la ville, et vont attaquer inlassablement le défilé, pourtant calme. Précision importante : contrairement à certaines scènes vues à Paris, il n’y a pas, à Nantes, la moindre présence de l’extrême droite. En dehors de celle qui porte des uniformes.
Des barrages de gendarmes tentent d’empêcher le cortège d’avancer, en tirant des pluies de grenades lacrymogènes, et en chargeant les premières lignes. Ces agressions décuplent la colère, et différents groupes vont s’éparpiller partout dans le centre-ville, du marché de Noël à la gare jusqu’aux rues abritant les boutiques de luxe, en criant «Nantes, debout, soulève toi». Partout, la police gaze, frappe, attaque. À la tombée de la nuit, les gendarmes noient la Place du Bouffay de lacrymogènes.
Les déambulations auront duré plusieurs heures, et renforcé la révolte. La remarque judicieuse d’une personne qui manifestait pour la première fois : «ah, mais ça sert a rien d’être pacifique en fait !». Deux interpellations gratuites et brutales sont à déplorer. Devant la Préfecture, une partie des manifestants est nassée et chargée, et une personne est gravement blessée au visage par un tir.
Malgré la météo, des groupes trouvaient encore l’énergie de retourner bloquer la zone aéroportuaire dans la nuit en allumant des barricades sur la route. D’autres revenaient braver la police dans le centre-ville. Le gouvernement a du sang sur les mains : des dizaines de personnes ont été gravement blessées et mutilées par la police aujourd’hui.. Des centaines de manifestants ont été arrêtés.
Un vent tenace de révolte souffle sur la France.
Tout commence !
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