1er septembre : la réforme des retraites entre en vigueur


En janvier dernier, un immense mouvement social se levait contre un projet de Macron : reculer l’âge du départ en retraite. Au-delà des retraites, la déferlante qui a pris les rues a remis en cause bien d’autres choses : le capitalisme, l’utilité du travail, le sens de la vie…


Pendant 5 mois, des millions de personnes sont descendues dans les rues et se sont mises en grève. Des électriciens ont organisé des coupures ciblées. Des éboueurs en lutte ont laissé des milliers de poubelles dans les rues, ensuite transformées en barricades de feu. Les murs se sont recouverts de tags. Le mouvement s’est réinventé : après les manifestations encadrées, des cortèges sauvages et nocturnes se sont déployés, notamment suite au 49-3. Des métropoles entières ont été bloquées lors d’opérations villes mortes. Des ministres ont été poursuivis à coup de casseroles jusqu’au fin fond de la France.

Mais le gouvernement est quand même passé en force. Cette réforme rejetée par 93% des actifs a été imposée par le 49-3 et la matraque. Le bilan est lourd : les blessé-es et les arrestations se comptent par milliers, les poursuites continuent. Certaines personnes sont mutilées à vie.
Mais durant ces mois de colère, des liens se sont tissés, une incroyable inventivité s’est déployée. Le courage et la beauté étaient de notre côté.

Alors, qu’a-t-il manqué ? De stratégie peut-être, d’offensivité sans doute. Nous avons été prévisibles. Les premières semaines de manifestations étaient parfaitement contrôlées. Et méprisées par le pouvoir, malgré leurs dimensions colossales. Les directions syndicales ont imposé un tempo de la défaite. Mais ce constat est insuffisant. Nous n’avons pas réussi à nous organiser à la base, pas suffisamment en tout cas pour se passer des consignes de ces directions. Il a manqué d’espaces pour inscrire notre agenda, imposer notre tempo. Et comme souvent, les milieux «radicaux» sont restés paralysés par leurs propres divisions.

Aujourd’hui entre en vigueur cette réforme. Aujourd’hui, des millions de travailleurs perdent des droits. Cet échec, malgré la résistance grandiose, doit nous renforcer. De défaite en défaite, jusqu’à la victoire.

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Une réflexion au sujet de « 1er septembre : la réforme des retraites entre en vigueur »

  1. Tant que les bureaucraties syndicales ne seront pas remplacées par des syndicats révolutionnaires

    Tant qu’une grève générale reconductible ne se mettra pas en place

    Tant que les secteurs économiques les plus combatifs seront isolés

    Tant qu’un secteur comme celui des transports, aérien, maritime, ferroviaire, routier (capable à lui seul de stopper l’économie mondiale) ne rentrera pas dans le combat social

    Alors les défaites seront toujours du côté des travailleur. euses

    La recette des bureaucraties syndicales nous a toujours menée à la défaite.
    2003( Loi Fillon sur les retraites) 2010(retraites encore) 2016 (loi El Khomri) 2019 – 2020 (les retraites encore) 2023 retraite encore avec la défaite que l’on connaît malgrés une certaine force de frappe.

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