La France s’apprête à livrer des armes à Israël, l’Espagne annule un contrat


Deux pays, deux ambiances. En France, Macron a d’abord apporté son soutien «inconditionnel» à Israël. Il prononce désormais des discours alambiqués dénonçant du bout des lèvres la situation à Gaza, tout en continuant à armer le génocide. En Espagne, les dirigeants sont clairs depuis le début de l’offensive israélienne.


Un char d'assaut brandissant un drapeau Israélien : une armée coloniale équipée par la France.

Une nouvelle livraison d’armement français prévue vers Israël

La révélation vient du média d’investigation Disclose, qui enquête notamment sur les ventes d’armes. Il révèle qu’un cargo israélien va faire escale, ce jeudi 5 juin, à Fos-sur-Mer près de Marseille. Il doit embarquer «le même jour, et en secret, 14 tonnes de pièces détachées pour fusils mitrailleurs.» Des pièces qui paraissent anodines, mais qui sont essentielles pour tenir entre elles les munitions utilisées pour tirer sur les palestiniens. Ces pièces sont fabriquées par la société française Eurolinks, basée à Marseille. La livraison de 14 tonnes de matériel doit être acheminée à l’entreprise d’armement Israel Military Industries. Le navire transitera ensuite à Gêne puis Salernes avant d’arriver en Israël.

Depuis la parution de cette enquête, le syndicat CGT des dockers de Fos-sur-Mer a annoncé que le «conteneur rempli de maillons d’Eurolinks […] a été mis de côté» et que les ouvriers ne le «chargeront pas sur le bateau». Les dockers disent qu’ils «ne participeront pas au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien». À Gênes également, la mobilisation s’organise pour le passage du navire le 6 juin.

Quoiqu’il en soit, cela veut dire que, malgré les discours hypocrites des dirigeants macronistes, les livraisons de matériel militaire français vers Israël se poursuivent en secret. Plus grave, d’après Disclose, «c’est la troisième expédition de ce type entre Fos-sur-Mer et Haïfa depuis le début de l’année 2025». Donc en pleine phase finale de génocide, et alors que Trump et Netanyahou annoncent vouloir raser intégralement Gaza et chasser tous les survivant-es, le gouvernement français continue de valider des exportations militaires vers Israël. Car rappelons-le, en matière de ventes d’armes, rien ne se fait sans l’accord du sommet de l’État. C’est de la complicité directe, passible de la Cour Pénale Internationale.

L’Espagne annule un contrat d’armement de 290 millions d’euros avec une entreprise israélienne

L’Espagne dénonce depuis bientôt deux ans les crimes israéliens à Gaza et en Cisjordanie, ses ministres parlent de «génocide» et le gouvernement a reconnu l’État palestinien. Ces déclarations s’accompagnent de sanctions concrètes. L’Espagne vient d’annuler un achat d’armes qui devaient être fabriquées à Madrid par une filiale d’une société israélienne.

Cette décision stoppe donc la commande de 168 systèmes de missiles antichars, d’une valeur estimée à 285 millions d’euros. Ces systèmes auraient été montés par l’entreprise israélienne Rafael Advanced Defence Systems. L’objectif assumé est de couper toute collaboration avec la technologie militaire israélienne, selon le ministère de la Défense espagnol. La porte-parole du gouvernement parle d’une «déconnexion totale de la technologie israélienne».


Il est donc possible d’arrêter de collaborer avec l’État génocidaire, sur le plan diplomatique, économique et stratégique. C’est une simple question de volonté.


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