Désintox

Le mensonge prononcé le 14 octobre à l’Assemblée Nationale : «La seule chose que je ne peux pas accepter, c’est de dire que la France a participé à un génocide à Gaza. Pas une arme française n’est allée à destination de Tsahal. Je ne cesse de le répéter depuis 3 ans et vous maintenez ce mensonge».
La réalité : les exportations vers l’État colonial sont à leur plus haut niveau depuis 8 ans, avec 27,1 millions d’euros en 2024. Plus de 15 millions d’articles vendus par la France figurent comme pouvant être destinés à l’usage de l’armée israélienne. Auparavant, des composants français avaient été retrouvés dans les débris d’un missile ayant tué 3 enfants à Gaza en 2014.
Sébastien Lecornu, c’est ce sinistre personnage que Macron nous a imposé comme Premier ministre non pas une, mais deux fois. Lecornu est un technocrate froid, sans scrupule, qui ment comme il respire. Rappelez-vous, il avait déjà menti sur son pseudo diplôme de droit, affiché sur son CV officiel alors qu’il ne l’a jamais obtenu. Lecornu, c’est celui qui fait le lien entre le clan présidentiel et l’extrême droite : il avait organisé en avril dernier un dîner secret avec Marine Le Pen et Jordan Bardella. En janvier, il signait avec Bruno Retailleau une tribune pour réclamer la fin du droit du sol à Mayotte. Lecornu enfin, c’est l’ancien Ministre des Armées, celui qui tient lieu, de fait, de VRP des marchands d’armes bleu blanc rouge, dont les avions et les obus vendus partout dans le monde servent à commettre des génocides et des guerres. Des armes dont se sert l’entité génocidaire israélienne pour massacrer le peuple palestinien depuis des décennies.
Pourtant, il n’hésitait pas à déclarer le 14 octobre, face à Mathilde Panot à l’Assemblée, très énervé et le visage rougeot : «La seule chose que je ne peux pas accepter, c’est de dire que la France a participé à un génocide à Gaza. Pas une arme française n’est allée à destination de Tsahal. Je ne cesse de le répéter depuis 3 ans et vous maintenez ce mensonge». Si cela nous indique que le gouvernement français n’assume plus aussi fièrement d’être du côté des génocidaires, et cherche déjà à réécrire l’histoire, il s’agit surtout d’un mensonge éhonté. Rappelons les faits à M. Lecornu.
Depuis le début de la création de l’État colonial israélien, la France en est l’un des soutiens les plus actifs. Elle l’a notamment aidé à devenir l’une des plus grandes puissances militaires mondiales, et surtout une puissance nucléaire. Parce que l’État français partage la même vision du monde colonialiste et impérialiste que l’État sioniste. Entre 1948 et 1969, elle était même son premier fournisseur d’armes.
En 2014, après un bombardement à Gaza, on trouvait dans les décombres un débris de composant du missile ayant tué 3 enfants sur un immeuble, sur lequel on pouvait lire Eurofarad-Paris-France.
Le rapport sur les exportations d’armes en 2024 est sans appel : les exportations vers l’État sioniste sont à leur plus haut niveau depuis 8 ans, avec 27,1 millions d’euros en 2024. «En 2024, six licences représentant 6,4 millions d’euros ont par ailleurs été délivrées pour du matériel ML5 (conduite de tir, de surveillance et d’avertissement) et trois licences, soit 5 millions d’euros, pour la catégorie M15 (matériel d’imagerie ou de contre-mesures)». Aymeric Elluin, responsable «Armes et peine de mort» à Amnesty international France explique que «ces éléments d’imagerie et de conduite de tirs sont indispensables à la conduite d’opérations terrestres». Si le nombre de licences accordées à Israël a baissé (75 en 2023, 50 en 2024), le montant, lui, a doublé : 176,2 millions en 2023, 387,8 millions en 2024.
Avant le mois d’octobre 2023, durant la décennie passée, la France avait vendu pour 200 millions d’euros d’armes à Israël. Rien que depuis l’élection de Macron, 111 millions d’euros d’armes ont été exportées vers l’État colonial. La France est le premier fournisseur européen d’armement à l’État d’Israël et échange aussi des «savoirs» avec lui. Par exemple, Darmanin avait officiellement demandé des conseils à Israël pour maintenir l’ordre après les révoltes pour Nahel durant l’été 2023.
En mars 2024, Stop Arming Israel publiait, aux côtés de Progressive International, du Palestinian Youth Movement, du conseil francilien du Mouvement de la Paix, de l’AFPS, de l’UJFP, de Droit-solidarité, d’Attac, de BDS France et de The Ditch, «un rapport détaillé basé sur les données d’importation des douanes israéliennes, qui démontre que contrairement aux affirmations du gouvernement, la France a livré des composants militaires à Israël de façon continue et massive pendant toute la durée du génocide à Gaza». Ces organisations se sont plongées dans les données douanières et fiscales de l’État israélien, dans la catégorie relevant des «armes et munitions» importées. Plus de 15 millions d’articles vendus par la France figurent comme pouvant être destinés à l’usage de l’armée israélienne. Ces produits entrent dans la catégorie «bombes, grenades, torpilles, mines, missiles et autres munitions de guerre» d’une valeur de plus de 7 millions d’euros, ainsi que 1868 articles dans la catégorie «pièces et accessoires de lance-roquettes, grenades, lance-flammes, artillerie, fusils militaires et fusils de chasse», d’une valeur de plus de 2 millions d’euros.
En juin 2025, un rapport de Disclose révélait que la France s’apprêtait à livrer des équipements pour mitrailleuses à destination d’Israël. Les dockers de Fos-Sur-Mer avaient bloqué l’exportation de 14 tonnes de pièces détachées. Ces pièces sont fabriquées par la société française Eurolinks, basée à Marseille. La CGT des dockers avait aussi refusé de charger deux autres conteneurs remplis de tubes de canons, eux aussi destinés à Israël.
Dégager Macron et Lecornu, c’est aussi dégager des complices actifs du génocide.
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