25 Décembre 1889 : naissance d’Octave Garnier, membre de « la bande à Bonnot »


«Je sais que je serai vaincu, que je serai le plus faible, mais je compte bien faire payer cher votre victoire»


Le 25 décembre 1889 à Fontainebleau naissait Octave Albert Garnier dit « le terrassier ». Très jeune, il travaille en tant que boucher ou boulanger. À 17 ans, il est incarcéré une première fois pour des menus larcins. Cette expérience carcérale nourrira son sentiment de révolte à l’égard de la société bourgeoise. À sa sortie de prison, il participe à diverses activités syndicales et politiques puis se tourne rapidement vers les milieux anarchistes individualistes.

Le jeune homme est emprisonné deux fois successivement. En 1910, il s’enfuit en Belgique pour esquiver le service militaire. Garnier y rencontre des anarchistes. Lui et ses compagnons se font la main : ils pratiquent le vols et la contrefaçon. Là-bas, il fait la connaissance de Marie Vuillemin, une anarchiste née à Mons. Elle deviendra sa compagne et sa future complice. Suite à de multiples cambriolages, ils sont activement recherchés par la police belges. Sous pression, Octave et Marie décident de rentrer en France en avril 1911.

En novembre il rencontre Jules Bonnot, ouvrier mécanicien, syndicaliste et agitateur hors pair au siège du journal l’Anarchie. Installé à Paris, il travaille comme terrassier et participe aux grèves à Chars et Cergy. En parallèle, il continue ses activités illégales. Avec un autre militant anarchiste, Raymond Callemin dit « Raymond la science », ils projettent de passer à l’étape supérieure. Ils rêvent du gros « casse ». Déjà adeptes de la reprise individuelle, ils se tournent rapidement vers l’illégalisme, courant de l’anarchisme prônant le banditisme révolutionnaire, pratiqué sur de riches propriétaires, des patrons, des politiques ou des clercs.

C’est dans ce contexte que se constitue le petite bande. Elle se fait connaître pour leurs braquages de banque à l’aide d’automobiles volées. Idée audacieuse et révolutionnaire à l’époque puisque les policiers et gendarmes se déplacent toujours à cheval ou à vélo. Le groupe sera surnommée tour à tour par la presse bourgeoise « bandits tragiques » ou « bandits en auto » avant d’être connus sous le nom resté célèbre de la « bande à Bonnot ».

Le 21 décembre 1911, Garnier, Callemin et Bonnot passent à l’action. Ils braquent la Société Générale et blessent par balle un encaisseur. En février 1912, lors d’un vols de voiture, un agent de police qui tente de les interpeller est tué. Le 25 mars, nouvelle attaque de banque. Deux employés de la Société Générale de Chantilly sont retrouvés morts. Les illégalistes s’emparent d’un butin considérable de 50 000 francs mais le braquage fait scandale. La presse aux ordres et le pouvoir veulent se laver de l’affront de la petite clique anarchiste. « La bande à Bonnot » est traquée. Plusieurs de leurs membres sont arrêtés dont Raymond Callemin. Jules Bonnot est tué le 28 Avril 1912 à Choisy-le-Roy.

Le 14 mai 1912, Octave Garnier et René Vallet, encore libres, sont repérés dans une planque à Nogent-sur-Marne. Les autorités organisent le siège. « 50 détectives, 250 agents de police de Paris, des gardes républicains, et 400 zouaves du fort de Nogent » se lancent à l’assaut du repaire. Les deux compagnons se défendent armés de leurs Browning semi-automatiques et de leurs deux Mausers, et brûlent 10 000 francs de billets volés. Vers minuit, les autorités françaises réussissent à placer une charge explosive sur la maison. Après l’explosion, Garnier est toujours en vie. Il sera exécuté d’une balle dans la tempe.

Un mémoire retrouvé sur le corps du bandit anarchiste expliquera les raisons de son engagement et de sa rébellion contre cet ordre inégalitaire et injuste. Il y écrit qu’il n’avait « pas voulu vivre cette vie de la société actuelle, parce qu’il n’avait pas voulu attendre et mourir peut-être avant d’avoir vécu, qu’il s’était défendu contre les oppresseurs avec tous les moyens à sa disposition. »

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