L’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle est le premier aéroport en France et la deuxième plate-forme aéroportuaire d’Europe. Des dizaines de millions de personnes et de biens y transitent chaque année. Parmi eux, des armes servant à commettre un génocide.
Cette semaine, du matériel militaire produit par l’entreprise française Sermat devait être envoyé en Israël pour l’entreprise Elbit System, qui fabrique notamment des drones de guerre, des lanceurs de missile et des systèmes de guidage. C’est un rouage essentiel des crimes contre l’humanité à Gaza, équipé par la France. Pas question pour les salariés de l’aéroport de continuer à être complices : un appel à manifester devant l’aéroport était lancé par plusieurs syndicats et associations ce samedi 25 octobre.
«Aucun collègue ne veut participer à l’envoi d’armes à destination d’Israël qui transitent ici. Ce sont les travailleurs, qui font tout tourner, qui doivent décider de ce qui est transporté via l’aéroport !» expliquait un bagagiste syndiqué à la CGT, au micro de Révolution Permanente.
En effet, cet aéroport sert de façon régulière à envoyer du matériel militaire vers Israël. Et ce transit perdure malgré les protestations des travailleurs et travailleuses depuis des mois. Par exemple, dans la nuit du 2 au 3 octobre 2025, une cargaison de composants électroniques pour Elbit Systems a décollé vers Tel Aviv.
Ce samedi, salarié·es, militant·es pour la Palestine, étudiant·es, associations et syndicats étaient ensemble pour exiger un embargo total sur les armes. Des centaines de personnes se sont réunies devant le hall de l’aéroport, déployant des banderoles et scandant des slogans. À l’intérieur du hall, la police a tenté de nasser les protestataires et la préfecture avait émis une interdiction de manifester, ce qui n’a pas empêché une manifestation sauvage d’éclater dans l’aéroport.
Le 14 octobre, Sébastien Lecornu déclarait à l’Assemblée Nationale : «La seule chose que je ne peux pas accepter, c’est de dire que la France a participé à un génocide à Gaza. Pas une arme française n’est allée à destination de Tsahal. Je ne cesse de le répéter depuis 3 ans et vous maintenez ce mensonge». En réalité les exportations vers l’État colonial sont à leur plus haut niveau depuis 8 ans, avec 27,1 millions d’euros en 2024. Plus de 15 millions d’articles vendus par la France figurent comme pouvant être destinés à l’usage de l’armée israélienne.
Un rapport sur les exportations d’armes en 2024 révélait que les ventes d’armement vers l’État sioniste sont à leur plus haut niveau depuis 8 ans, avec 27,1 millions d’euros en 2024. En mars 2024, Stop Arming Israel publiait, aux côtés de Progressive International, du Palestinian Youth Movement, du conseil francilien du Mouvement de la Paix, de l’AFPS, de l’UJFP, de Droit-solidarité, d’Attac, de BDS France et de The Ditch, «un rapport détaillé basé sur les données d’importation des douanes israéliennes, qui démontre que contrairement aux affirmations du gouvernement, la France a livré des composants militaires à Israël de façon continue et massive pendant toute la durée du génocide à Gaza». Ces organisations se sont plongées dans les données douanières et fiscales de l’État israélien, dans la catégorie relevant des «armes et munitions» importées. Plus de 15 millions d’articles vendus par la France figurent comme pouvant être destinés à l’usage de l’armée israélienne.
L’action ce samedi à Roissy Charles-de-Gaulle frappe juste : c’est en visant les flux et en organisant la grève avec les salarié·es de la logistique que les circuits du génocide peuvent être asséchés. La grève générale pour la Palestine qui a paralysé l’Italie l’a montré. Une banderole déployée reprenait le slogan transalpin : «blocchiamo tutto».
Photos : CGT 93, Stop arming Israël, Le Poing Levé, Solidaires
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