Ils ont tué, ils ont mutilé, et demain à Nantes, ils veulent interdire la manifestation en hommage à Rémi.
Il y a une semaine, la police française assassinait Rémi à coup de grenade. Du jamais vu depuis des décennies : l’État tuait en manifestation.
- Après la mort de manifestant-e-s du métro Charonne, en février 1962, une grève générale avait lieu à l’appel des syndicats et des centaines de milliers de personnes battaient le pavé parisien.
- Après la mort de Malik Oussekine, en 1986, des centaines de milliers manifestant-e-s étaient descendus immédiatement dans la rue, à l’appel de toutes les structures de gauche, du PS à l’extrême gauche. Le ministre de l’intérieur sautait.
- Après la mort de Rémi, pas une organisation, pas un syndicat, pas un parti de gauche n’a appelé à manifester. À Nantes, ils se désolidarisent ouvertement, ouvrant la voie à une répression sans limite des manifestant-te-s-.
Malgré l’intense propagande et les mensonges d’État, une poignée de manifestations sauvages regroupant quelques centaines de personnes – immédiatement réprimées – ont eu lieu. Dérisoires. Historiquement faibles. Sans précédent.
Profitant de la faiblesse inconcevable des réponses à ce crime, le ministre de l’Intérieur, Cazeneuve, rendait hommage aux forces de l’ordre…. qui ont tué Rémi.
Hier jeudi soir, un nouveau mutilé s’ajoutait à une liste déjà trop longue : un jeune de Blois était atteint à l’œil par un tir policier.
Nous apprenons à l’instant que la Préfecture de Nantes interdit la première manifestation d’ampleur en hommage à Rémi. Des centaines de policiers ont prévu de quadriller la métropole pour empêcher la manifestation, traquer ceux qui refusent qu’on les tue, qu’on tue l’un des nôtres.
Non seulement ils tuent, mais ils veulent arrêter ceux qui ne s’y résignent pas. Les transports seront bloqués, un dispositif policier délirant sera mis en place.
Aujourd’hui, en 2014, l’État peut donc tuer dans l’indifférence généralisée. Le PS a réussi à mettre en place ce qu’aucun gouvernement n’avait réussi à faire, ce dont l’extrême droite n’osait même pas rêver.
N’ayons pas peur de le dire : nous entrons dans un nouveau paradigme, dans une nouvelle page de l’histoire politique de la France.
Nous y voilà. L’histoire se tend.
Tou-te-s dans les rues de Nantes demain !
Nous avons une responsabilité collective historique !