- Alors que l’état d’urgence est renforcé, la loi travail en passe d’être appliquée et que la police tue dans les quartiers, vous n’avez sans doute pas pu échapper à la polémique de l’été : le «burkini». Pendant des semaines, la première question qui animait les médias était de savoir si certaines femmes musulmanes pouvaient ou non se baigner avec leur voile. Un scandale médiatico-politique – où l’on a vu la droite, l’extrême droite et le Parti Socialiste s’aligner sur une position commune – purement spectaculaire, destiné à faire oublier les conflits sociaux passés et à venir.
- En revanche, vous n’avez peut-être pas entendu parler de cette autre affaire. A l’heure ou l’on parle sans cesse de «laïcité» et de «république», un groupuscule d’extrême droite qui avait squatté une église en plein Paris pendant des mois organise désormais des prières de rue sans être inquiété. Pire, lors d’une de ces prières publiques, un des militant d’extrême droite a tabassé gratuitement un passant noir. Pire encore, ces mêmes militants ont revendiqué leur acte en publiant la vidéo de l’agression sur Facebook, signe du sentiment d’impunité totale qui anime les racistes et autres intégristes.
On attend encore les tweets indignés, les réactions courroucées et les appels solennels de la part de la classe politique.