Nantes Métropole vous garantit des rues chiantes
Les journaux revenaient cette semaine sur le coût des dégâts lors des manifestations du printemps. On pouvait notamment lire que «les débordements des manifs ont coûté 300.000€ » à la ville. Une somme qui, rappelons le, ne concerne que les équipements de Nantes Métropole – la vitrine de la mairie par exemple.
Le coût total des dépenses est donc de 338.637 euros, dont 26% exclusivement consacré au nettoyage des tags, qui ont pourtant largement contribué à la beauté de cette lutte.
Nantes est une ville ou les murs doivent rester muets. Les tags étaient, durant tout le printemps, immédiatement censurés après chaque manifestation, par des bataillons de nettoyeurs. À Nantes, tout doit rester lisse, propre et austère. Chiant. Plus important encore : pour la mairie, il ne doit rester aucune trace de colère une fois les manifestations terminées. Aucune inscription moqueuse ou spirituelle ne doit subsister sur les murs. Place à la marchandise.
Un rapide calcul établit donc une facture de karcher métropolitain qui s’élève à la modique somme de 88.045 euros. Rien que pour les tags de manifestations. Pendant ce temps, les socialistes nous expliquent qu’il n’y a pas de moyens pour reloger des mineurs étrangers laissés à la rue.
Nantes, métropole schizophrène. La capitale du nettoyage, qui mène une guerre acharnée aux tags en tous genres – des blazes posés au fatcap aux slogans peinturlurés en manif – claque dans le même temps des sommes folles pour subventionner quelques associations de graffeurs bien sages et s’offrir une vitrine de ville «jeune» et à la mode pour ses festivals d’art contemporain destinés aux touristes.
Contre leur nettoyage, nos coloriages !