Impunité policière : regard croisé des deux côtés de l’Atlantique

Août 1997, USA

Abner Louima, un père de famille haïtien, est arrêté par la police de New-York devant une boite de nuit, suite à une vague altercation.

Il est passé à tabac par les policiers, puis torturé et violé lors de sa garde à vue. Un agent lui déchire le rectum avec un bâton, puis l’humilie et le violente. Abner Louima sera hospitalisé pendant deux mois.

L’affaire provoque un scandale. Des milliers de personnes manifestent à New-York. Le maire ultra-conservateur et sécuritaire Rudolph Giuliani – l’inventeur du concept de « tolérance zéro » – doit s’excuser publiquement. Abner Louima reçoit plusieurs millions de dollars de dommages et intérêts.

Mieux, le policier tortureur, Justin Volpe, est arrêté, et condamné à 30 ans de réclusion. Ses trois complices sont démis de leurs fonctions. Du reste, la presse affiche immédiatement le visage des policiers accusés, ainsi que leurs noms complets. Les responsables ont une identité. Et elle est imprimée par centaines de milliers d’exemplaires en Une des quotidiens.

Février 2017, France

20 plus tard, en France. La police viole et torture un jeune d’Aulnay-sous-Bois. Il est très gravement blessé au rectum. L’anonymat des policiers violeurs est solidement protégé par les médias. Et la version de la victime, dont le nom et le visage sont livrés en pâture au public, est remise en question de toutes parts.

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