ZAD : remarques sur l’attaque en cours

L’attaque de Notre-Dame-des-Landes, en cours depuis ce matin, est autant une opération de communication qu’une opération militaire. Le gouvernement Macron, en envoyant 2500 gendarmes contre quelques centaines d’occupant-es, veut faire de cette répression hors norme un exemple national. Les journalistes sont interdits sur zone, les médias utilisent les images fournies directement par la gendarmerie et reprennent le récit des forces de l’ordre.

Du reste, les nuages de lacrymogènes envoyés dans le bocage sont autant d’écrans de fumée qui doivent envelopper les grèves des cheminots et les mouvements étudiants. Les détonations de grenades doivent recouvrir le bruit des révoltes qui grondent. Et si, plutôt que de faire diversion, cette nouvelle offensive gouvernementale permettait au contraire aux colères de converger ?

Plusieurs lieux de vie sont tombés ces dernières heures : cabanes, maisons, fermes, détruites aussitôt expulsées. La ferme des « 100 noms », qui vient d’être prise par la gendarmerie, était pourtant engagée dans un vaste projet d’exploitation paysanne. En plus de mener des expulsions illégales la préfète, qui s’était engagée à ne pas attaquer de projets agricoles, viole volontairement les accords passés avec les opposant-es. Il ne faut jamais faire confiance au pouvoir.

Les médias ont menti. Pendant des semaines, en décembre et janvier dernier, l’ensemble des journalistes a repris un discours anxiogène sur l’existence d’une « ultra-gauche » armée sur la ZAD, prête à « tuer », ayant disposé des « pièges » et équipée d’armes de destruction massive et de boules de pétanques « hérissées de lames de rasoirs ». Ce matin, des blindés enfonçaient de frêles barricades à une vitesse déconcertante. Ce midi, c’était une foule hétérogène, avec beaucoup de personnes aux cheveux blancs, formant une chaîne humaine, qui était repoussée violemment par des hommes armés et entraînés. La violence est du côté du gouvernement.


Manifestation ce lundi 9 avril au soir, devant la préfecture de Nantes, à 18h.


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