À Nantes, après une agression raciste, la justice a classé l’affaire “faute d’éléments suffisants” alors que la mairie a installé des caméras de surveillance dans tout le centre-ville.
- Le 31 mars dernier, après une manifestation contre les expulsions, un jeune réfugié mineur avait été enlevé en plein centre-ville de Nantes par un groupe de six hommes aux visages dissimulés. Il avait été mis dans un coffre de voiture, tabassé à coups de matraque, et forcé à identifier des migrants pris en photo lors de la manifestation. Puis relâché dans une rue. L’affaire avait mis la ville en émoi au moment des faits.
- Début mai, la justice nantaise “classe l’affaire sans suite”, soi-disant “faute d’éléments suffisants”. Problème : la mairie a fait installer cette année des dizaines de caméras de surveillance absolument partout en ville. Comment une voiture circulant dans le centre-ville, après avoir enlevé un jeune homme sur une artère centrale et circulante, puis l’avoir relâché encore une fois en pleine ville, n’aurait-elle pas pu être identifiée ? Pourquoi cette affaire est-elle étouffée ? Qui fallait-il protéger ?
- Dans le même temps, toujours à Nantes, pour une action symbolique et humoristique lors d’une manifestation, la Police Judiciaire a été saisie. Les enquêteurs travaillent sur… la pendaison théâtrale d’une marionnette en carton représentant le président ! Sur ce dossier, la justice met les grands moyens : “les enquêteurs ont adressé des réquisitions judiciaires aux journalistes présents, leur demandant de leur remettre des copies des photographies et vidéos prises” le jour de la manif, selon un journaliste.