La Grèce, entre guerre économique et résistances anticapitalistes

Il y a quelques jours, les décideurs européens mettaient fin aux interminables et bien mal nommés «plans d’aide» pour la Grèce. En réalité, il s’agissait de mettre à genoux le peuple en grec en sabrant méthodiquement les conquêtes sociales pour mettre le pays tout entier au service de l’économie financière. Le Commissaire Européen socialiste saluait «un jour historique pour la Grèce» qui pouvait, selon lui, «marcher seule sur ses deux pied», alors que Macron parlait d’une «sortie de crise affrontée avec un courage et une dignité qui forcent le respect».

Des éléments de langage abjects des représentants d’un monde qui a mené une guerre économique sans merci contre les grecs, en imposant des «plans de sauvetage» qui n’ont servi qu’à rembourser les intérêt des dettes auprès des banques. Les 8 dernières années ont été dévastatrices dans le pays. Le bilan est accablant :

  • La dette a continué d’exploser, atteignant 178%, contre 110% avant les plans.
  • Le chômage est à 20% et 400.000 grecs se sont exilés. La plupart sont des jeunes, qui quittent un pays de 10 millions d’habitant. Un véritable désastre démographique.
  • Le PIB a baissé de 26%.
  • Le salaire moyen est de 800€, les retraites ont été amputées de 30 à 50%.
  • Près de 40% de la population vit à la limite de la pauvreté ou de l’exclusion sociale. Le taux de suicide a cru de plus de 40% entre 2009 et 2016.
  • Des néonazis sont entrés au Parlement, et la gauche «radicale» a appliqué plus violemment et plus efficacement qu’aucun autre gouvernement les attaques de la finance.

Ces chiffres sont ceux d’une guerre économique sans merci, une guerre ostentatoire. Car les plans imposés au peuple grec n’avaient aucunement l’intention de «sauver» l’économie du pays, mais de faire un exemple pour tous les autres, qui seraient tentés de ne pas suivre à la lettre les consignes des instances financières.

Mais face à ces attaques inouïes, les résistances demeurent multiples en Grèce. De vastes mouvements sociaux secouent le pays depuis des années. De très nombreux bâtiments vides sont réquisitionnés. L’accueil des exilés s’organise. Des entreprises sont mise en autogestion par des travailleurs licenciés. Des groupes anarchistes, comme le célèbre collectif ΡΟΥΒΙΚΩΝΑΣ (Rubicon) enchaînent les actions les plus audacieuses et défraient l’actualité en Grèce. Des centres de soin auto-organisés ont ouvert. Un quartier entier du centre d’Athènes, Exarchia, a fait sécession vis à vis de l’État.

Pour découvrir toutes ces résistances, le réalisateur franco-grec Yannis Youlountas invite des camarades des groupes Rouvikonas, Notara 26, et Perseus 999 en tournée. Ils seront de passage du la ZAD le mardi 4 septembre. Il y aura deux rencontres successives :

  • à 17h30 au Gourbi
  • à 20h30 à l’Ambazada

Venez nombreuses et nombreux !


L’évènement Facebook : Le quartier rebelle d’Exarcheia en tournée 04/09 ZAD NDDL

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