Histoire : les émeutes contre les taxes en Angleterre


Il y a 28 ans, la révolte contre la Poll tax


Ces derniers jours, on débat beaucoup de la nature des révoltes contre les taxes. En France, ces contestations sont souvent qualifiées de «mouvements de droite», de «revendications poujadistes», égoïstes et individualistes. Pourtant, l’opposition aux taxes a aussi été un vecteur d’insurrections, de jacqueries et de révoltes souvent très importantes, jusqu’à la Révolution française.

Beaucoup plus récemment, en 1990, c’est un gouvernement qui ressemble énormément à celui de Macron, le gouvernement anglais de Margaret Thatcher, qui a fait les frais d’une révolte anti-fiscale. Un peu d’histoire à la veille d’une journée de blocages.

Le gouvernement Thatcher applique dans les années 1980 en Angleterre, une politique ultra-libérale, de privatisations, de licenciements et de destruction des acquis sociaux. Une contre-révolution menée avec une violence extrême. Ces politiques sont aujourd’hui appliquées de façon identique en France, par Macron.

En 1990, ce gouvernement déjà très impopulaire, instaure une nouvelle taxe particulièrement injuste : la «poll tax». C’est un impôt par tête. C’est-à-dire qu’un châtelain très riche vivant seul dans une immense propriété paiera une part. Une famille pauvre vivant à 5 dans un petit appartement paiera cinq parts. Dans le même temps, le gouvernement anglais fait des cadeaux gigantesques aux patrons et aux multinationales du pays. Ça ne vous rappelle rien ?

Cet impôt provoque de violentes émeutes dans le pays et particulièrement à Londres, jusque devant le bureau du chef du gouvernement. Une manifestation de dizaines de milliers de personnes se transforme en émeute le 30 mars 1990 et fait 400 blessés dont 300 policiers. Une photo reste mythique : celle d’une jeune femme qui s’en prend à un policier anti-émeute. En octobre de la même année, nouvelle manifestation jusqu’à la prison où ont été enfermés les contestataires. Les affrontements culminent, des quartiers sont pillés. Le 22 novembre 1990, Margaret Thatcher démissionne. La loi sera abrogée quelques mois plus tard.

Les révoltes contre les taxes ne sont donc pas réactionnaires par nature. Tel un robin des bois inversé, Macron fait des cadeaux fiscaux faramineux aux plus riches et prélève toujours plus d’argent aux plus précaires. Il ne tient qu’aux anticapitalistes de transformer les revendications contre les taxes sur l’essence, pour l’instant insuffisantes, en remise en cause plus générale.

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