Place de la Bastille, samedi 26 janvier
Un policier fait exploser sa propre grenade de désencerclement, visiblement à ses pieds. Il tombe. Il est exfiltré par ses collègues, qui en profitent pour jeter de nombreuses grenades dans la foule pour éloigner les témoins.
Le lendemain, sur BFM TV, un journaliste montre les images (coupées) de cette scène, en parlant d’un policier blessé “par un jet de projectile”. Un énorme mensonge pour justifier les violences policières injustifiables commises la veille. En particulier la mutilation de Jérôme Rodrigues, figure du mouvement des Gilets Jaunes.
Cette intox accablante et facilement démontrable est l’occasion de rappeler que la bataille se joue aussi dans l’arène médiatique. Souvent, les médias mettent en équivalence les blessures gravissimes qui touchent les manifestants (mains arrachées, yeux crevés, visages perforés) avec les blessures des policiers. De façon à ce qu’inconsciemment, le téléspectateur approuve qu’on tire sur les manifestants.
Ces derniers jours, pour justifier les milliers de Gilets Jaunes blessés, les médias rabâchent le chiffre totalement fantaisiste de “1000 forces de l’ordre” blessées elles aussi.
Cet exemple d’intox doit nous rappeler que dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’acouphènes, de foulures, ou de “traumatismes psychologiques”. Et que les blessures les plus sévères,sont presque toujours causées par les armes des policiers eux mêmes, mal utilisées, et très dangereuses.
Rien à voir avec les mutilations définitives subies par les manifestants.