Mise en scène médiatique et évergétisme contemporain
C’est la grande mise en scène médiatique depuis hier : des milliardaires vont contribuer à la reconstruction de la Cathédrale.
Pour rappel, en 2018, Bernard Arnault, a gagné plus de 67 millions d’euros par jour.
Oui, par jour.
Sans même parler de la défiscalisation dont vont bénéficier ces milliardaires grâce à leurs dons, quand le patron de LVMH débloque 200 millions d’euros, c’est l’équivalent de quelques dizaines d’euros pour un SMICArd.
Un ancien ministre de la culture réclame aujourd’hui une réduction d’impôt de 90% pour les donateurs. Cela veut dire, en l’occurrence, que l’argent public rembourserait 270 millions d’euros aux familles Arnault et Pinault. Un ISF inversé ! En quelque sorte, l’argent des impôts rembourserait la fraude fiscale massive de ces grandes fortunes, comme par enchantement.
Cette mise en scène de la générosité des puissants rappelle une notion bien connue des historiens : l’évergétisme.
L’évergétisme est une pratique remontant à l’Antiquité grecque et romaine. Elle consiste, pour les plus riches et les notables, à se montrer généreux aux yeux du peuple, en contribuant aux dépenses publiques ou en organisant des festivités. Par exemple, en payant les jeux du Cirque ou la construction de grands bâtiments prestigieux.
Nous y sommes.
Le pétrolier Total, qui fait fortune sur le saccage de l’écosystème lâche aussi 100 millions d’euros. Décidément ça se bouscule pour obtenir des défiscalisations ! À ce rythme, la charpente va pouvoir être reconstruite en bois précieux et recouverte de feuilles d’or.