Chronique de la fin du monde
C’est l’annonce du jour, qui inquiète à la veille de l’été, dans la Méditerranée. Plusieurs médias racontent que les «navires qui empruntent le canal de Corse» croisent une nouvelle île «artificielle» qui vient de se créer. C’est une étendue de déchets sur plusieurs dizaines de kilomètres au milieu de la mer. Une île de plastique qui s’est constituée entre l’île d’Elbe et la Corse. Cette décharge flottante est constituée de «plusieurs milliers de tonnes d’ordures, d’algues et de mousses» qui dérive au gré des courants.
La mer Méditerranée est l’une des plus polluées du monde. L’an dernier, un rapport du WWF expliquait que cette mer «représente seulement 1% des eaux marines à l’échelle du globe, elle compte en revanche 7% de tous les microplastiques». Selon l’ONG, le plastique représente 95% des déchets sur les plages et en surface de la mer, faisant de la Méditerranée l’une des mers les plus sales de la planète.
De leur côté, les autorités ne s’inquiètent pas de cette pollution en tant que telle, puisqu’elles ne cherchent pas à aller retirer ces tonnes de déchets : elles se préoccupent des courants qui pourraient rabattre le plastique sur les côtes de la Corse. Ce qui risque de compromettre le tourisme et la manne financière qu’il représente.
Nous vivons dans un pays où les milliardaires sont capables de lâcher des centaines de millions d’euros pour une toiture. Mais on ne trouve pas quelques centaines de milliers d’euros pour affréter des cargos, pour nettoyer cette pollution dévastatrice et meurtrière. Cela ne fait visiblement pas partie de l’agenda des puissants.
Dans le monde, on compte désormais 5 «continents» de plastique dans les océans. Chacun de ces vortex de déchets qui mettront des centaines d’années à se dégrader est plus vaste que la France.
Le système actuel a absolument tout d’un suicide collectif. Le détruire, ou mourir.
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