Steve : l’IGPN a volontairement dissimulé une plainte accablante !


« On n’a rien pu faire, j’ai entendu les cris et le bruit des corps qui tombent dans l’eau »


Une enquête édifiante parue aujourd’hui dans le journal Presse Océan : la police des police a volontairement fait disparaître un témoignage accablant de son rapport, pour dédouaner la police. D’après nos sources, le cas de Romain n’est pas isolé. D’autres personnes ayant témoigné dans le cadre de cette enquête ont vu leur récit disparaître. Un scandale d’État de plus.


Extraits de l’article :

Romain G., Nantais de 33 ans, dénonce le fait que la police des polices a passé sous silence son témoignage dans son enquête administrative. […]

Il a «la rage au ventre» et il ne comprend pas. Parle de «mascarade» et de «dissimulation». Romain G. ne décolère pas. […]

Le rapport énonce qu’un témoin, présent à proximité des sound system, s’est signalé «pour se plaindre des jets de lacrymogènes de la part des forces de l’ordre ayant entraîné des chutes et autres malaises», mais que l’intéressé n’a pas donné suite aux sollicitations de l’IGPN.

«Mensonge», tonne le Nantais qui, muni d’un récépissé actant son signalement auprès de l’IGPN, s’est présenté le 27 juin, conformément aux recommandations de la police des polices, au commissariat central de Nantes pour déposer plainte pour mise en danger de la vie d’autrui. Son témoignage est édifiant. Il est arrivé vers 3 heures du matin sur le quai dépourvu de parapet avec sa compagne et la jeune sœur de cette dernière.

Le couple se trouvait près du bunker lorsque l’opération de police a débuté. «Je n’ai même pas vu d’uniforme de policiers au départ, affirme-t-il. Le son a été coupé puis un morceau est reparti et on était tous contents. […]

Tout de suite, on a suffoqué, on a compris qu’il s’agissait de lacrymo. Quand j’ai rouvert les yeux, tout le monde partait n’importe où. J’ai cherché ma compagne et j’ai vu sa robe verte qui se dirigeait vers la Loire. J’ai couru vers elle et je l’ai rattrapée par le bras à 50 cm de la Loire. On a fait demi-tour pour se mettre à l’abri. C’est terrible mais à ce moment-là, on a croisé des gens qui avançaient vers le fleuve, j’ai crié «N’avancez pas, il y a la Loire. » On n’a rien pu faire, j’ai entendu les cris et le bruit des corps qui tombent dans l’eau». […]

Au commissariat, le Nantais affirme avoir eu des difficultés pour déposer plainte. Il évoque deux heures d’attente, «des ordres et des contre-ordres», «on m’a dit que l’IGPN était dans les locaux, mais c’est un brigadier de police qui a pris ma plainte».

«Une enquête biaisée» selon lui

Sa plainte a été transmise au procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès. Qui indique l’avoir joint avec celles des 89 participants à la soirée techno qui ont entamé une action pour «mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique».

Il ne supporte pas de se voir présenté comme pseudo-témoin «évaporé» pour les besoins d’une enquête «biaisée», qui ne vise, selon lui, «qu’à mettre la police hors de cause à tout prix». Alors il témoigne haut et fort. «Je suis indigné comme citoyen, dit-il. Mais je suis déterminé. J’irai jusqu’au bout de mes droits et de mes devoirs. La vérité doit éclater. Pour Steve, pour sa famille.»

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