Pesticides : La guerre des nerfs
Il y a les paroles, et il y a les actes. Le gouvernement français, est le maître du double discours. Depuis deux ans, Macron se met en scène comme un président « vert », qui s’opposerait à Trump ou plus récemment au président brésilien, alors que l’Amazonie brûle. En réalité, le gouvernement en place est l’un des plus anti-écologique qui soit : il continue à promouvoir le productivisme et à soutenir les multinationales polluantes alors que le désastre est sous nos yeux.
Prenons le cas des pesticides. Les sols et les aliments sont intoxiqués depuis des décennies par les produits chimiques pulvérisés massivement par des agriculteurs qui gèrent la nature comme s’il s’agissait d’une machine. Le scandale ressurgit régulièrement, à l’occasion des diverses révélations sur le Glyphosate, poison mortel de l’entreprise Monsanto.
« MAKE OUR PLANET GREAT AGAIN »
Ce mercredi, le ministre français de l’Agriculture, Didier Guillaume – celui qui avait assisté à une corrida cet été –, s’est dit « opposé à l’instauration de zones sans pesticides dans un rayon de 150 mètres autour de toute habitation ». C’est à dire : favorable à l’utilisation de produits toxiques au pied des habitations.
UN MAIRE POURSUIVI
Cette déclaration est une réponse à la décision d’un maire de Langoët, dans le Finsitère. Cet élu avait pris un arrêté interdisant l’épandage de pesticides près des maisons afin de « protéger la santé » de ses administrés : « un maire a le devoir et la responsabilité de prendre toutes mesures de nature à prévenir et à faire cesser toutes pollutions sur le territoire de sa commune». Il était immédiatement poursuivi en justice par la préfecture, sous les ordres du gouvernement. Le tribunal administratif suspendait son arrêté dans la foulée, mais ce maire était soutenu et même imité par d’autres petites villes. Et que dit le ministre de l’agriculture de Macron ? Que cet arrêté du maire d’un village «est une folie pour le consommateur» ! Tout simplement.
LA LOIRE ATLANTIQUE, CHAMPIONNE DES PESTICIDES
Et à Nantes ? La Loire-Atlantique été marquée l’an dernier par un scandale lié à l’utilisation massive d’un produit appelé «métam-sodium» par les producteur de mâche, une salade locale. Des dizaines de malaises avaient été recensés autour des épandages. C’est un pesticide surpuissant et très dangereux, «une substance plus nocive que le glyphosate, qui ne tue que les mauvaises herbes. Le but est de tuer toute vie dans le sol» explique un spécialiste qui ajoute : «tout ce qu’il rencontre succombe».
Le magazine Cash Investigation, dans son reportage sur les pesticides, avait déjà révélé en 2016 que notre département était l’un des plus pollué de France avec la Gironde. Une des causes possibles : ce sont des zones viticoles et le muscadet nantais est arrosé massivement de produits chimiques. Les cartes de France des départements les plus touchés sont éloquentes : la Loire-Atlantique est toujours loin devant d’autres territoires, hautement empoisonné par l’agriculture industrielle. La naissance de plusieurs bébés sans bras au nord de Nantes alimente aussi les inquiétudes sur l’utilisation de ces produits près des habitations.
Sur les pesticides comme sur le reste, le gouvernement Macron est donc adepte du double discours : effets de communication sur internet, et politique ultra polluante, méprisant le vivant, dans les faits.
Les gouvernants n’ont absolument pas l’intention d’enrayer l’engrenage mortel provoqué par le capitalisme. La nomination du pitre François de Rugy comme ministre éphémère de l’environnement en est une illustration.
Ils ne céderont que face aux mobilisations.
Sources :
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