Le 31 octobre 1926, il tente d’assassiner le leader fasciste Benito Mussolini
Anteo Zamboni est un jeune antifasciste libertaire italien né le 11 avril 1911 à Bologne. Fils de Mammolo Zamboni, typographe et anarchiste.
Le 31 octobre 1926, il tente d’assassiner le leader fasciste Benito Mussolini, alors en visite officielle à Bologne lors d’une célébration de la révolution fasciste. Mussolini n’est pas touché par la balle car un carabinier a donné un coup brusque sur le bras du tireur.
Anteo Zamboni, âgé de seize ans, est lynché sur place par les arditi milanais d’Albino Volpi et les squadristes de Leandro Arpinati. Son cadavre est traîné dans les rues de la ville et laissé deux jours sans sépulture. Le cadavre du jeune homme porte quatorze coups de poignard profonds, un impact de balle et diverses blessures.
Cette tentative d’assassinat sert de prétexte au gouvernement fasciste pour mettre en œuvre une «politique de terreur» :
- abolition des libertés démocratiques
- dissolution des partis d’opposition
Après les événements, la répression s’abattra sur toute la famille Zamboni, soupçonnée d’avoir organisé l’attentat contre la vie de Mussolini. Son père Mammolo, sa mère Viola Tabarroni, son frère Lodovic et même sa tante Virginia Tabarroni, seront arrêtés et jugés par un tribunal spécial du 5 au 7 septembre 1928. Le père et la tante, connus pour leurs idées anarchistes, seront condamnés pour « complicité de meurtre prémédité » à 30 ans de prison.
En 1932, l’avocat socialiste Roberto Vighi envoya à Mussolini un long mémoire pour leur défense, car ils ont été condamnés sans preuves et sous des accusations infondées.
Dans le même temps l’autre frère d’Anteo Zamboni, Assunto, qui s’était exilé en Suisse, aurait subi des pressions de la police fasciste pour obtenir la libération de sa famille en échange d’une activité d’espionnage des exilés antifascistes.
Son père et sa tante finiront par être graciés et libérés par le décret du 24 novembre 1932.
« Ce qui est certain, c’est que ce dernier attentat a poussé au paroxysme la fureur fasciste. Les violences, destructions, pillages et meurtres, qui avaient déjà suivi les attentats précédents, devinrent, cette fois, innombrables. Pendant une dizaine de jours, dans beaucoup de villes d’Italie, ce fut une véritable chasse à l’homme, avec des centaines de victimes; de nombreuses maisons particulières furent envahies et mises à sac, jusqu’à celle du grand philosophe Benedetto Croce, d’idées ultra-modérées et sénateur, que l’on sait adversaire du fascisme, mais qui s’abstient de toute activité hostile et demeure complètement hors de la vie politique, uniquement adonné aux études. On peut alors imaginer ce qu’il en a été des ennemis déclarés, des opposants actifs, des pauvres et obscurs ouvriers que rien ne met à l’abri de la violence et de l’arbitraire.»
Pierre Besnard dans l’Encyclopédie anarchiste