Toulouse : elle manifeste en fauteuil, elle est condamnée pour « violence sur des policiers »


Le fauteuil roulant est il une «arme par destination» ?



Chaque jour, le régime et ses chiens de garde repoussent les limites de l’indécence, qu’on croyait pourtant largement atteintes. Hier, Odile, 55 ans, vivant à Toulouse, passait en procès pour «violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique».

Problème, Odile est tétraplégique et ne peut se déplacer qu’en fauteuil électrique.

La toulousaine, présidente de l’association «Handi social» pour les personnes handicapées, est aussi de toutes les manifestations de Gilets Jaunes. Par sa présence, son courage, sa ténacité, elle dérange les autorités. Odile reste dans la rue, chaque samedi, malgré les gaz, les charges, les menaces. Le 30 mars dernier, elle était arrêtée, et poursuivie.

Ce vendredi 6 décembre : le jugement. D’abord accusée de «violences avec arme» – l’arme étant son fauteuil roulant – le procureur a requalifié les faits en «violences volontaires» – c’est-à-dire la «blessure sans ITT» d’un CRS à la jambe – pour pouvoir réclamer une condamnation. Pourtant la manifestante et son avocat avaient déposé des éléments qui prouvent que les CRS ont menti, et qu’Odile ne représentait, évidemment, aucun danger pour une horde d’hommes armés, lourdement protégés et entraînés à la violence.

Au terme d’une audience grotesque, Odile écope deux mois de prison avec sursis et un an d’interdiction de manifester «pour avoir volontairement percuté deux policiers avec son fauteuil». Les policiers «choqués» devront être dédommagés de 400 euros chacun : Odile doit débourser des milliers d’euros à ses agresseurs !

On parle souvent de la violences des policiers, mais on oublie parfois la Justice et ses magistrats aux ordres. En un an, des centaines d’années de prison ont été distribuées à des manifestants. Les gardes à vue gratuites, les interdictions de manifester, les amendes ne se comptent plus. Sans cette justice qui terrorise, qui protège les forts et écrase les faibles, les Gilets Jaunes n’auraient pas été autant asphyxiés par la répression.

Après le jugement, Odile affirmait avec panache qu’elle continuerait à aller en manifestation.

Soutien à elle !

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