Nantes : une reporter radio en garde à vue depuis 40h !

À Nantes, beaucoup ont déjà croisé la route d’Anaïs. De toutes les manifestations, avec son dictaphone, souriante et calme, elle couvre depuis des années les différentes mobilisations. Membre de plusieurs collectifs, elle est de celles et ceux qui font vivre les médias indépendants locaux. Mercredi soir, elle était présente lors d’une action organisée dans le cadre du mouvement social en cours, dans le centre commercial Atlantis.

Une personne présente raconte : «Une vingtaine de militants était engagée dans les caisses avec des caddies pleins […] Une soixantaine de vigiles était aligné face aux caisses. Ils étaient sur les nerfs. Ils s’en sont pris à un jeune couple et ont commencé à violenter le garçon, dont je ne connais pas le nom. Ils étaient quatre sur lui, qui criait qu’il étouffait. Anaïs et G. se sont interposées, et ça a commencé à ressembler à une mêlée quand ils ont essayé d’emmener le garçon en le tenant par les deux jambes et les deux bras».

Arrêtée sur place, Anaïs est depuis 40 heures en cellule. Probablement accusée de «violences» imaginaires. Une situation inacceptable, inquiétante, révoltante. Une nouvelle attaque contre les médias indépendants.


Voici un communiqué publié par un de ses amis :

«Au sein du Bruitagène et de l’Acentrale, Anaïs construit depuis des mois la bande-son des révoltes et des mobilisations, déterminée à faire entendre les violences d’un gouvernement acharné à détruire nos solidarités sociales l’une après l’autre.

Anaïs se trouvait, mercredi soir, 5 février, sur les lieux d’une action décidée au sein de l’Assemblée des luttes, menée contre le Centre Leclerc d’Atlantis. Face aux violences des membres de la sécurité qui s’en sont pris à un couple de militants, elle a voulu s’interposer et s’est retrouvée placée en garde à vue par les flics de la Compagnie Départementale d’Intervention. […] elle est détenue au commissariat Waldeck Rousseau, à Nantes, sans avoir pu joindre ses proches et surtout sans aucun avocat, puisque eux aussi sont en grève.

La répression qui s’abat de plus en plus sur ceux qui luttent, qu’ils soient syndicalistes, militants ou artistes, ne fait que renforcer nos convictions qu’il faut abattre un système politique au service de l’argent-roi. Qu’ils soient préfets ou procureurs, commissaires ou ministres, la place des donneurs d’ordre qui font régner la répression est en prison. La police est le dernier rempart qui les protège, et nos luttes finiront par les faire condamner un par un. En commençant par innocenter Anaïs, seulement coupable d’avoir contré la violence de ces milices de grande surface, complices d’une police qui n’est payée que pour faire régner l’injustice».


Libérez Anaïs ! Solidarité avec tous les reporters indépendants. Liberté pour toutes et tous !


Émission spéciale contre cette injustice sur la radio de lutte l’Acentrale, ce soir, de 16h30 à 1h du matin.

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