820 morts en 24h : les maisons de retraites, mouroirs et machines à cash
• Ce mardi 7 avril, les autorités annoncent officiellement 10.328 décès en France à cause du Coronavirus depuis début mars. Une augmentation rapide : plus de 1.400 morts en seulement 24h. Presque un record mondial, au coude à coude avec les USA, pays 7 fois plus peuplé que la France. Lorsque de tels chiffres parvenaient d’Italie ou d’Espagne, les médias français décrivaient des situations apocalyptiques. Maintenant que cela a lieu chez nous, les discours semblent beaucoup moins alarmistes.
• Le bilan le plus lourd, de loin, est loin des hôpitaux : dans les maisons de retraites. 820 personnes sont décédées dans les EHPAD aujourd’hui. 605 la veille. Des centaines avant hier. Qu’importe si le gouvernement explique que ces chiffres terribles par un «rattrapage» : 3.237 morts en EHPAD en tout, selon un décompte «partiel» du gouvernement. Ces lieux sont devenus de véritables mouroirs depuis le début de l’épidémie.
• Derrière les EHPAD, des entreprises qui font de la fin de vie un business extrêmement juteux. Par exemple, le groupe KORIAN, possède plus de 400 maisons de retraites en France, occupées par plusieurs dizaines de milliers de patients et résidents. Chaque année le groupe KORIAN réalise plus de 3 milliards d’euros de chiffres d’affaires, 15,5% de marge, 38 millions d’euros de bénéfice. Le groupe KORIAN a doublé en 5 ans les dividendes versées à ses actionnaires.
• Dans les établissements de ce groupe extrêmement lucratif, les résidents doivent débourser autour de 3000€ par mois pour un traitement souvent déplorable. Par exemple, dans l’EHPAD KORIAN de Mougins il y a quelques jours, 24 morts ont été dissimulés aux familles jusqu’à ce que des voisins donnent l’alerte. Ces établissements sont des machines à cash, où tout le monde est maltraité : les soignants précarisés et mal équipés, les anciens, les familles…
• Pour éviter à cette hécatombe de personnes âgées, le confinement n’était pas une solution. Il ne change presque rien au sort de nos anciens, qui sont déjà isolés dans les EHPAD. Le vrai enjeu aurait été de les protéger en amont, en proposant des masques, des blouses et des tests au personnel. Il fallait traiter les causes plutôt que les conséquences. Ce que le gouvernement n’a pas fait, laissant le personnel en grande difficulté et en souffrance.