Ou pourquoi il faut désarmer la police
«La querelle de voisinage a dérapé cette nuit» écrit avec beaucoup de pudeur le journal Le Parisien. La nuit dernière, un policier qui n’était pas en service a tiré sur son voisin à Noisy-le-Grand. Selon la version médiatique, l’agent aurait été «dérangé par le bruit émanant de chez son voisin». Il est donc monté armé. «La discussion finit par s’échauffer» : le fonctionnaire a sorti son arme et a tiré sur son voisin. «Gravement blessée au ventre, la victime a été prise en charge par le Samu. Le fonctionnaire a été placé en garde à vue».
Le 3 février 2019 à Nantes, à 3h du matin, un policier de la BAC, dérangé par «des éclats de voix», était sorti dans la rue, et s’était battu avec un groupe d’hommes. L’agent avait tiré sur l’un d’entre eux, le blessant très gravement. Aucune suite judiciaire n’a été mentionnée à notre connaissance.
Les policiers ont le droit de garder leurs armes «hors service», c’est-à-dire 24h/24, depuis l’État d’urgence. En vertu de la «menace terroriste» des dizaines de milliers d’agents peuvent donc être armés chez eux. Sur la même période, «le nombre de tirs d’armes à feu par les forces de l’ordre a bondi, avec une hausse de 54,5% des tirs entre 2016 et 2017». Des cas de féminicides de conjointes d’agents par des armes de service ont été constatés. En février dernier, un agent de la BAC de Toulon tuait sa femme avec son pistolet avant de se suicider.