Le Taser, une arme très dangereuse, une entreprise mafieuse

Alors qu’une vague mondiale de révoltes contre les violences policières est en cours et que des dizaines de milliers de personnes manifestent en France, le ministre de l’Intérieur a annoncé la fin de la technique d’étranglement, potentiellement mortelle, utilisée par les policiers. Immédiatement, le syndicat policier d’extrême droite Alliance a exigé que chaque policier soit équipé d’un Taser, ces pistolets qui électrocutent leurs victimes. Quelques heures plus tard, Castaner annonçait la généralisation de l’usage du pistolet à impulsion électrique. Comme d’habitude, c’est l’extrême droite qui dicte ses désirs au gouvernement.
Le pistolet Taser est une arme extrêmement dangereuse. Des épines s’enfoncent dans la chair et infligent 50.000 volts dans le corps, paralysant les muscles et le système nerveux. L’agence Reuters recensait en 2017 plus de 1000 personnes mortes aux États-Unis «après avoir été neutralisées par la police avec un Taser». Dans la plupart de ces cas, le tir a provoqué une crise cardiaque. L’agence avait révélé que dans neuf cas sur dix, la victime n’était pas armée.
Taser, l’entreprise qui fabrique ces armes, est une entreprise mafieuse. En 2006, le candidat Olivier Besancenot avait critiqué les pistolets électriques et pointé leur dangerosité. Pour se venger, l’entreprise a engagé une agence de détectives privés pour espionner l’homme politique et ses proches. Parmi les enquêteurs, des policiers passés par la Brigade de répression du banditisme, les Renseignements généraux et l’Inspection générale des services. La même entreprise recrutait une autre officine également composée d’anciens policiers : Arcole. Parmi les infos recueillies sur Besancenot, l’adresse de l’école maternelle de son enfant, les numéros de comptes bancaires, les plaques d’immatriculation… un travail de barbouze.
En France, le Taser tue déjà. Il est distribué aux gendarmes, aux policiers et même aux agents municipaux. C’est le gouvernement Sarkozy qui avait autorisé les polices municipales à acquérir des Tasers. Et ces pistolets tuent. En décembre dernier, en Seine-Saint-Denis, un homme est décédé après avoir reçu des coups de taser lors de son interpellation par la police. Un an plus tôt, c’est dans le Nord qu’un homme mourrait. Deux parmi d’autres.
Ajouter le Taser au LBD, c’est banaliser encore d’avantage le fait pour un policier de tirer sur un humain, et augmenter encore plus la militarisation du maintien de l’ordre et la violence d’État. Le gouvernement français remplace donc l’asphyxie par la mort par électrocution.
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