Les policiers se mobilisent pour le droit d’étrangler


Grand moment de dignité chez les forces de l’ordre !


Les soignants se sont mobilisés pour avoir les moyens de sauver des vies. Les enseignants pour pouvoir donner cours dans des conditions normales. Les travailleurs pour avoir une retraite digne avant de mourir. Et dans la police ? On se mobilise pour avoir le droit de continuer à étrangler ! Chacun ses priorités.

À Nantes, c’est l’indignation depuis l’annonce de Castaner sur la fin des méthodes d’étranglement : «On va faire comment ?», demandent les syndicats policiers qui ajoutent, l’air menaçant : «certains veulent déposer les casques». De quoi donner envie … «J’ai reçu plein de messages de collègues qui sont ulcérés et indignés, selon un syndicaliste, qui estime que la police est «lâchée» et «jetée en pâture pour acheter la paix sociale». Gros caprice. «On voudrait démotiver les collègues qu’on ne s’y prendrait pas autrement, la technique dite d’étranglement nous permet d’amener au sol un individu pour le maîtriser et l’interpeller». Clou du spectacle : «cette technique est enseignée dans les écoles de police depuis des années sans remise en question». Ont-ils compris que c’est justement ça le problème ?

Depuis l’annonce du ministre de l’intérieur, les syndicats menacent d’une «grève des interpellations». «La révolte policière n’est pas loin » menace le secrétaire général du syndicat Alternative Police CFDT, «puisqu’on nous retire les moyens de faire notre travail en toute sécurité, arrêtons tout simplement de le faire». Les syndicats appellent à ne plus interpeller personne. Décidément, cette mobilisation policière, si elle est effective, réserve de belles surprises.

À Nice, les agents sont carrément sortis dans la rue. «Les policiers azuréens n’en peuvent plus des accusations sans nuance émanant du show-biz» lit-on dans la presse niçoise. Plusieurs patrouilles ont décidé ce mercredi soir de se rassembler place Massena pour exprimer leur ras-le-bol. Les policiers estiment qu’on «bafoue leurs droits et la présomption d’innocence». C’est vrai qu’en France les policiers sont si souvent poursuivis et condamnés ! Les policiers ont «déposé des menottes au sol» en signe de protestation. Signalons que les règles sanitaires n’étaient pas respectées : les manifestations sont interdites et celle-ci dépassait les 10 participants. Vont-ils s’auto-verbaliser ?

On peut s’attendre à un retour des manifestations de policiers armés et sans matricule avec leurs voitures de fonction, comme cela avait eu lieu en 2016. Des rassemblement illégaux, pour exiger une impunité totale, d’un corps qui ne se cache plus de faire pression sur le gouvernement. Notons que la police ne manifeste pas pour ses salaires : les agents bénéficient de primes, de moyens, d’augmentations… C’est d’ailleurs le seul service public qui ne subit pas l’austérité de plein fouet. Ils manifestent pour avoir le droit d’exercer la violence. Ces derniers mois, des enseignants qui protestaient ont été menacés ou mis à pied pour bien moins que ça.

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