«Déboulonnons les colons» : actions à Dreux et Paris


Dans la ville de Dreux, le jour de la fête nationale, un groupe a déboulonné un panneau honorant un criminel de masse : le général Bigeard. Voici leurs explications :


«La ville de Dreux a choisi d’honorer un assassin de masse, Marcel Bigeard, en baptisant une rue à son nom. C’était le 18 octobre 2019 en présence du maire de la commune et de 200 parachutistes nostalgiques du temps des colonies et de la guerre contre-révolutionnaire, en Indochine, en Algérie ou encore à Madagascar.
Nous n’avons pas oublié que Bigeard, c’est la systématisation des enlèvements, de la torture, des disparitions et assassinats de milliers d’Algériens. Bigeard, c’est les «crevettes Bigeard», cette pratique consistant a éliminer les résistant-e-s en les jetant dans la mer Méditerranée depuis des hélicoptères, les pieds lestés de ciment.

Il est temps pour nous d’enterrer le gaullisme. Il est temps pour nous de faire disparaître tous les relents du colonialisme. À l’heure où le monde fait tomber partout les statues des ordures qui ont participé à l’esclavage et à la colonisation, nous avons choisi de déboulonner les plaques de la rue Bigeard à Dreux.
En ce 14 juillet 2020, journée de la barbouzerie nationale, de la guerre et de l’impérialisme, nous avons voulu rappeler que nous ne sommes toujours pas débarrassés de leur vieux monde.
Contre le colonialisme et les violences d’État, ni oubli, ni pardon.
Groupe Henri Curiel. »


Dans le même temps, dans le métro parisien, un groupe anonyme revendique une initiative. Voici leur texte :


 » « Un Arabe tué, c’est deux Français de moins assassinés. » — Algérie, 1844

« En 10 jours, nous avions […] fait 150 prisonniers, tué 100 hommes, brûlé 25 villages et inspiré une terreur salutaire à ces populations » — Sénégal, env. 1855-1864

« [Voilà] comment on arrive à dominer et à organiser les peuples barbares et comment on fait la guerre commune à l’Algérie et au Sénégal » — Sénégal, 1856

Ainsi s’exprimait Louis Faidherbe, l’un des héros zélés du colonialisme dont notre République honore la mémoire, occultant sciemment les atrocités qu’il a commises en son nom.

En Algérie et au Sénégal, il a pillé et détruit des centaines de villages, massacré rebelles et civils, affamé des régions entières pour mieux les soumettre.

Et pourtant, nos stations de métro et de bus, nos rues et avenues continuent de porter son nom. Car ces crimes que nous dénonçons, la République les présente comme des conquêtes : bâtisseur du Sénégal et héros de la guerre de 1870, c’est ce qu’on nous enseigne.

Nous refusons cette Histoire mensongère, tronquée et faussement neutre.

L’État français doit entamer un processus de réparation qui doit commencer immédiatement.

Déboulonner, renommer, repeindre en sont les premières étapes nécessaires.

Ces criminels n’ont pas leur place dans nos villes mais dans des musées, présentés pour ce qu’ils sont : des opérateurs sanguinaires de l’entreprise coloniale.

Le gouvernement doit faire face à cette mémoire honteuse sans la nier, et prendre la mesure des mouvements actuels qui luttent pour décoloniser les récits et les espaces.

À défaut de quoi, nous nous en chargerons. »

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