Ce que vous ne verrez pas à la télé : comment la répression génère sa propre violence
Suite à la finale de la Ligue des Champions, les médias présentent les supporters parisiens comme une horde de barbares assoiffés de violence gratuite. En réalité, le dispositif policier a créé artificiellement de la violence.
- Avant le match, le préfet et les syndicats de police ont choisi de faire monter la pression, en militarisant les Champs Élysées et de nombreuses rues, en déployant 3000 agents et en annonçant de nombreuses arrestations
- Pendant le match, des supporters se sont réunis en musique devant le stade. Ils ont été rapidement dispersés par des grenades et chargés. D’importants mouvements de foule ont eu lieu. Des tensions ont donc, assez logiquement, éclaté
- Après le match, le scénario se répète sur les Champs Élysées. Charges, évacuations brutales de bars, nombreuses amendes et arrestations. Mêmes méthodes, mêmes effets : affrontements et incendies.
148 personnes ont été arrêtées. De nombreuses autres probablement blessées étant donné l’usage intense de grenades et de balles en caoutchouc. La répression est devenue tellement systématique qu’elle en est kafkaïenne. Elle génère sa propre violence. Le maintien de l’ordre à la française est à la fois ultra-agressif et parfaitement contre-productif, puisqu’il crée lui-même des désordres. Un monde sans police paraît plus rationnel.
Images : Yahoo, Rémy Buisine, Yazid Bouziar