Un hameau était plein de vie, à Donges, au milieu de champs et d’arbres, non loin de la Loire. Ce lieu s’appelait le village du peuple. Il était occupé depuis 1 an et demi pour protéger 50 hectares de terres contre la construction d’une usine polluante. Une zone industrielle de plus, sur un territoire déjà touché par une surmortalité de 28% due aux cancers à cause des nombreux rejets chimique.
Cet espace grouillait d’initiatives. De repas partagés. De débats. Il hébergeait des personnes dans le besoin. Il proposait des alternatives, donnait des vêtements. On y trouvait moutons, chats, chien et chevaux.
Jeudi matin, ce sont des tractopelles et des gendarmes équipés de fusils d’assaut qui ont débarqué. La grange est tombée la première. «Le premier bâtiment qu’ils ont détruit a été le pressoir puis ils se sont attaqués au four à pain du 18e siècle — on avait vu la date 1710 dessus», observait un occupant. Il ont tout saccagé, tout écrasé, arrêté un homme, et sont partis. Les forces de l’ordre ont semé la destruction. Gérald Darmanin a félicité les gendarmes casseurs sur Twitter. Et la personne arrêtée pour avoir fait barrage de son corps est aujourd’hui en prison, en préventive.
Les casseurs sont en uniforme.
Pour plus d’infos : Le Village du peuple
Photos : Nicolas Mollé