Une répression judiciaire exemplaire contre la fête
Suite à la fête du Réveillon organisée à Lieuron, et sur fond de délire médiatique contre le mouvement free party, plusieurs personnes ont été placées en garde à vue, et le procureur de Rennes annonce qu’il peut requérir une peine exemplaire «de 10 ans d’emprisonnement» à l’encontre de deux organisateurs présumés. Sous couvert de Covid-19, cet ensemble de sanctions est rare et très lourd à l’encontre du mouvement free party.
Alors que l’enquête a été confiée à la brigade de recherches de Redon et la section de recherches de Rennes, le procureur de la République Philippe Astruc annonce dans un communiqué que ces deux suspects risquent «une peine encourue de 10 ans d’emprisonnement». À savoir :
- organisation illicite d’un rassemblement festif à caractère musical
- occupation illicite du terrain d’autrui
- mise en danger de la vie d’autrui
- violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique
- dégradation de biens d’utilité publique
- dégradation du bien d’autrui en réunion
- travail dissimulé
- tenue illicite de débit de boisson
- infractions à la législation sur les stupéfiants et notamment la facilitation de l’usage
Le parquet de Rennes a la main lourde afin de montrer l’exemple – sous motif de pandémie – pour cet ensemble de chefs d’accusation rarement vu à l’encontre d’organisateurs de free party. Avis à la meute qui, y compris à gauche, hurle que cette fête n’aurait pas été assez réprimée, que les forces de l’ordre auraient «laissé faire», entre autres inepties sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, un ensemble de 1600 verbalisations a été adressé – soit 216.000 euros d’amende – à l’encontre du public, et du matériel sonore a été enlevé par les forces de l’ordre. Rappelons que la grande loi contre ces free parties a été impulsée par le politicien Mariani il y a 20 ans. Depuis, la répression des fêtes libres n’a jamais cessé d’augmenter, et cet homme politique est à présent dans les rangs du Rassemblements National. Politiquement révélateur.
L’association Mouvances Libres rappelle que «le droit à la fête libre n’est pas un crime». N’oublions pas que la répression des fêtes de rue a notamment pris la vie du jeune nantais Steve Maia Caniço le 21 juin 2019 à Nantes.