Personne ne finance les banderoles des «antifas», mais qui paie les hélicoptères, bateaux et 4×4 des identitaires ?

19 janvier 2021 : le groupuscule néo-fasciste «Génération Identitaire» se rend à la frontière franco-espagnole, au Col du Portillon dans les Pyrénées. Son but : une action de type milice. Bloquer la frontière pour faire de la propagande contre les migrants, en ciblant principalement les «afro-maghrébins susceptibles selon eux de pénétrer en France par cette route» lit-on dans la presse.
Les militants d’extrême droite expliquent : «Nous nous sommes rendus à ce point de passage pour exiger la fermeture totale de la frontière et épauler les forces de l’ordre». De leur côté, non seulement les gendarmes laissent faire, mais ils aident les Identitaires : «il n’y a eu aucune atteinte à l’ordre public [ …] notre rôle a consisté à les conseiller afin que leur opération ne s’achève pas par une opération de secours». Sur les photos de cette action, plusieurs 4×4 flambants neufs avec le logo du groupe, des manteaux uniformes, des drapeaux…
En 2018, le même groupuscule avaient bloqué le Col de l’Échelle, dans les Alpes, pour «veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France». À l’époque, de très gros moyens sont déployés : deux hélicoptères, des pick-ups, une banderole gigantesque et même un «petit avion». Cette action, où se retrouvent des racistes venus de toute l’Europe, a coûté à elle seule des dizaines de milliers d’euros. Poursuivis pour cette action commando, les identitaires seront totalement relaxés en décembre 2020. «Merci à tous ceux qui m’ont soutenu […]. C’est ma troisième relaxe ! […] Ensemble nous sommes invincibles», réagit alors le chef du groupe. Dans le même temps, des militants anti-racistes ont été arrêtés et condamnés alors qu’ils voulaient s’opposer aux identitaires.
En 2017, le même groupuscule affrète un navire en Méditerranée pour rendre plus dangereuse encore la traversée des réfugiés, en perturbant les secours envers les canots qui risquent de chavirer. L’opération est un fiasco, le bateau raciste reste bloqué, mais de riches et généreux donateurs ont, encore, apporté des dizaines de milliers d’euros pour financer le projet.
Récapitulons : véhicules tous terrains flambants neufs, bateau, avion, hélicoptères, matériel de propagande, vêtements, drapeaux et réseaux médiatiques. «Génération Identitaire» est pourtant groupusculaire : quelques dizaines de militants à peine. Mais leurs moyens sont colossaux. Plusieurs centaines de milliers d’euros au strict minimum. Qui finance ces gens ? Qui les soutient ? Alors que l’on voit écrit un peu partout que les «antifas» qui luttent avec les moyens du bord seraient «financés par Soros», il est évident que c’est l’extrême droite qui est sponsorisée par de riches donateurs.
Du reste, il est désormais avéré que divers réseaux d’extrême droite disposent de filières pour s’armer, s’entraîner à la guerre, et bénéficient d’une importante logistique. Pourquoi n’y-a-il pas d’enquête sur les financements et les «mécènes» de la nébuleuse fasciste ?
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