En dix ans : explosion des violences policières et baisse massive des sanctions


Les sanctions, déjà dérisoires, ont été divisées par 3 en 10 ans !


Il n’a échappé à personne que les violences policières explosent ces dernières années en France. D’abord réservées aux populations marginalisées, et en particulier aux quartiers populaires, les violences de la police se sont étendues à la quasi-totalité de la population. En tout cas, à toutes celles et ceux qui ne rentrent dans dans le rang. Ces 20 dernières années, la police s’est militarisée : Flash-Balls, LBD, lanceurs « multi-coups », grenades létales en tout genre, fusils d’assaut, équipement de pointe, protections lourdes, drones… Des unités de plus en plus offensives ont été crées : en plus des BAC, les compagnies d’intervention, les DAR, BRAV, et bientôt des CRS spéciaux. Nous avons la police la plus armée d’Europe, l’une des plus violentes aussi.

Et alors que les violences d’État ne cessent d’augmenter et de briser des vies, l’impunité n’a jamais été aussi grande. Tout récemment par exemple, les agents impliqués dans le viol avec une matraque métallique du jeune Théo à Aulnay-sous-Bois en 2017 ont été auditionnés en vue de recevoir un blâme. L’une des plus basses sanctions de toute l’administration. Un viol qui a mutilé un homme à vie. Trois années sans problème. Et puis un blâme. Cette affaire, comme beaucoup d’autre, en dit long sur la sauvagerie de l’institution.

Le quotidien Libération révèle aujourd’hui des données internes de la police qui dressent un panorama accablant des mesures disciplinaires entre 2009 et 2018. En dix ans, les sanctions pour violences ont été divisées par près de trois. Trois fois moins de sanctions, déjà ridicules, qu’il y a dix ans. Autant dire qu’aujourd’hui, non seulement un policier a droit de vie ou de mort sur son prochain, mais il peut faire à peu près n’importe quoi sans même que son administration ne lui tape sur les doigts. Cette baisse des mesures disciplinaires est à mettre en lien avec la hausse vertigineuse des saisies du Défenseur des Droits. Entre 2011 et 2018, les saisies concernant les abus de pouvoir d’agents de l’État – majoritairement policiers, mais aussi surveillants pénitentiaires – sont passées de 363 à 1520, quasiment multipliées par 5 ! Les plaintes auprès de l’IGPN ont également augmenté massivement.


Tant qu’il n’y aura pas de justice, il ne pourra y avoir de paix.


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