L’État expulse la ZAD du Carnet et détruit les lieux de vie


Rendez-vous samedi 15h, miroir d’eau


Mardi 22 mars au matin, la ZAD du Carnet a été expulsée par la force militaire. Tous les lieux de vie ont été détruits, des affaires sont restées sur place. Plusieurs personnes ont été interpellées. En pleine crise sanitaire, plusieurs centaines de gendarmes et leurs blindés ont donc éliminé des lieux de vie et des lieux collectifs, alors que la crise du logement se fait sentir. Pour une cinquantaine d’opposant.e.s. à un projet destructeur de l’environnement.

Cette expulsion-destruction n’a qu’un but purement répressif, le projet d’extension du port a du plomb dans l’aile et demeure incertain à ce jour. Donc d’éventuels travaux ne seraient pas pour demain et, si même ils devaient avoir lieu, ne nécessitaient nullement une expulsion immédiate. Mais les maires de Frossay et Saint-Viaud, le Grand Port de Saint-Nazaire ainsi que le département demandaient l’évacuation à l’unissons de « leurs » parcelles. Le département n’est propriétaire que d’un bout de route goudronnée…  Et le tribunal administratif a tranché indécemment en leur faveur, car depuis le 16 février, l’intégralité de la zone était expulsable.

En réalité à travers ces destructions, c’est l’idée même des ZAD que le pouvoir veut anéantir. Ces lieux de vie collective où on trouve de quoi sortir de la morosité ambiante faite de confinements, de couvre-feu et d’interdiction en tout genre sont encore plus les ennemis à abattre. Par ailleurs, il s’agit également pour le pouvoir d’empêcher les possibilités de résistance aux projets polluants et destructeur du vivant. De casser les dynamiques. Cette manne capitaliste qui a fini par détruire la vie même en exterminant l’ensemble ou presque des espèces vivantes sur Terre ne peut tolérer qu’on lui résiste, même faiblement. C’est cela que l’État veut écraser : les possibilités de résistance, de lutte. Les attaques et les récentes expulsions de squats se situent dans la même logique : il s’agit de laisser les propriétaires spéculer, de laisser le prix des loyers grimper, quitte à laisser volontairement des logements vides. Il y a en effet bien plus de logements salubres vides que de personnes à la rue.

Malgré ces expulsions répétées (Arlon, Carnet, squats…), l’idée des ZAD est heureusement toujours bien vivante. Et c’est pour le démontrer que samedi, à 15h au Miroir d’eau, une manifestation est organisée par les collectifs qui luttent pour le droit au logement. Alors que depuis 1 an, des millions de personnes ont perdu une part de leurs revenus, compliquant encore le fait de simplement pouvoir payer un loyer, l’État continue d’expulser et les loyers d’augmenter ! Contre les expulsions et le logement cher, pour le droit à un logement et une vie décente,  nous devons être nombreux.ses au rendez-vous.


Construisons des espaces communs, des lieux de vie, de rencontres, de lutte. Ne nous laissons pas abattre par les attaques d’un État qui se veut tout-puissant. Prenons conscience de nos forces.


Images : Reporterre, presse locale, Nicolas Molle

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