Violences policières : un jeune homme de 23 ans tabassé et violé pendant sa garde à vue


Barbarie : nouvel acte criminel dans le commissariat du 19ème arrondissement de Paris


Les faits se sont déroulés le 5 Avril dernier. Tommi*, 23 ans, habitant l’Essonne, roule dans une voiture de location lorsque des flics à bord de leur nouveau joujou rutilant – les 5008 sérigraphiés offerts en grande pompe par le ministère de l’intérieur – lui demande de se ranger sur le bas côté.

Habitué des violences policières et paniqué par l’idée de passer un moment désagréable, le jeune homme prend la tangente. Il est pris en chasse par le SUV des policiers et se fera cartonner quelques centaines de mètres plus loin. Les fonctionnaires ont percuté son véhicule au risque de causer un grave accident de circulation. Suite à la collision, c’est le grand cirque habituel. Une trentaine de cowboys débarquent en renfort. Tommi est rapidement interpellé. Puis vient, la descente aux enfers.

Traîné dans le véhicule de police pour être transférer au commissariat, coincé entre deux brutes en uniformes, premières immondices. Insultes racistes, menace de mort et tabassage. « Je vais te niquer ta mère sale arabe », lui lance l’un des keufs pendant que son collègue le saisit par le cou en lui susurrant à l’oreille, « tu vas mourir aujourd’hui ». Pendant de longues minutes, Ies deux flics étranglent l’homme dans l’habitacle et lui assènent une pluie de coups dans l’abdomen. Le tout sous l’œil goguenard des autres policiers rester à l’extérieur de la voiture. Ils ne laissent aucun répit à Tommi qui peine à retrouver son souffle.

Arrivé au commissariat du 19ème, le jeune est placé en garde à vue pour refus d’obtempérer. Mais Tommi n’est pas arrivé au bout de son calvaire. Bien au contraire. Les deux ordures qui l’ont déjà invectivé et violenté dans la caisse se chargent de la fouille. Après qu’il ait retiré ses vêtements, l’un d’eux lui demande de baisser son caleçon avant de lui ordonner, accroupis-toi et tousse ». S’en est trop pour le jeune homme qui refuse cette nouvelle humiliation. Les flics insistent, nouveau refus. Nouvelle saillie de violences. Les voyous assermentés fondent en trombe sur lui. Tommi tombe au sol, la respiration coupée par les coups de poing. C’est ce moment que choisit le flic pour lui introduire son doigt dans l’anus. Le gardé à vue vient de subir un viol à l’abri des regards. Un geste criminel.

Après lui avoir renfilé son caleçon, les deux agents le menottent à un banc et le laissent par terre à demi nu pendant plusieurs dizaines de minute sur le sol glacial. « Comme un chien » confiera la victime. Les collègues des deux ogres de barbarie eux, se gargarisent. Ces « pratiques » policières sont monnaie courante dans les commissariats. Viols et attouchements sexuels sont légions. Les passages à tabac aussi.

Humilier et soumettre, c’est la doxa des policiers. Logique fasciste à l’œuvre. Dans le box, avec fierté, les forces de l’ordre l’appelle « Théo » en référence au jeune homme violé par des policiers avec une matraque en 2017 à Aulnay-sous-Bois, digne de l’abjection caractérisée. Les policiers et policières se moquent de Tommi. « Ils me disaient : il était comment ce doigt ? », « ils n’auraient pas dû se manger un doigt dans le cul ».

Deux jours plus tard, le jeune homme fait constater ses blessures par un médecin légiste qui constatera de multiples hématomes ainsi que des lésions anales. 3 jours d’ITT et une atteinte à sa dignité qui sera éternelle.

Rappelons que ces pratiques, sont des pratiques de torture. Et elles sont monnaie courante dans les commissariats français. Ces récits ne sont que la face émergé de l’iceberg et rappellent le viol barbare et impuni en pleine rue, à coup de matraque, du jeune Théo en février 2017. Le tristement célèbre commissariat du 19ème arrondissement de Paris y tient une place de choix. En novembre l’équipe de Streetpress avaient recueilli et publié des témoignages relatant de multiples acte de barbarie. C’est aussi dans ce commissariat que l’excellent journaliste Valentin Gendrot s’était infiltré. Dans son livre « Flics », de nombreux cas de violences policières y sont recensées.

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