Le mouvement lycéen prend de l’ampleur : le point au lycée Gabriel Guist’Hau à Nantes et au lycée Aristide Briand à Saint-Nazaire
Au niveau national plus de 200 établissements ont été bloqués. La mobilisation a été très forte, mais sa répression policière aussi : un jeune lycéen marseillais a été percuté par un policier à moto et le lycée Victor Hugo à Paris a été brutalement évacué. Depuis lundi les lycéen.nes se mobilisent afin de faire entendre leurs revendications. Il y a un refus évident de payer les pots cassés de la gestion calamiteuse de la crise sanitaire venant aggraver les inégalités entre élèves, surtout après l’imposition de Parcoursup et de la réforme du bac par Blanquer. Mais les revendications vont encore plus loin !
Répondant donc à l’appel national de plusieurs organisations lycéennes, le lycée Guist’hau a été bloqué ce mercredi 5 mai.
Dès 6h10, une trentaine de lycéen.ne.s se retrouvent devant les portes de l’établissement pour apporter le matériel nécessaire au blocus. À 6h40 toutes les portes du lycée sont bloquées. Les bloqueur.euses sont de plus en plus nombreux.ses, des pancartes et des banderoles sont affichées, des tracts détaillant les revendications sont distribués.
Ces revendications sont claires : bac en contrôle continu, soutien aux autres lieux en lutte (Graslin, la Maison du Peuple…), création d’aides aux étudiant.e.s, mise en place de cours et de temps de débat sur les sujets qui touchent les lycéen.ne.s (écologie, féminisme, antiracisme…) ainsi que la participation effective des lycéen.ne.s aux décisions qui les concernent. Le tout pour assurer un avenir juste et viable (socialement, écologiquement, économiquement…).
À l’arrivée des élèves, on note très peu de tentatives de rentrer malgré tout. Les bloqueur.euses laissent passer les prépas et les collégien.nes. Chacun.e semble comprendre les revendications et des slogans sont entonnés spontanément. Tandis que certain.es tiennent le blocus, d’autres échangent avec une direction d’établissement qui, gardant en tête les violences de la police subies par les lycéen.nes lors des derniers blocus, souhaite éviter tout “débordement” allant jusqu’à dire aux policiers nationaux de repartir. Un projet de convergence vers Graslin est envisagé dans les jours qui viennent.
«Tout s’est bien passé, une voiture de police a tourné autour mais rien de plus, il y a eu quelques prises de parole pour exprimer nos revendications et de ressentis de lycéen.nes, on a fait une petite AG pour essayer de réfléchir à la suite, il y a eu quelques tags aussi, on a tout rangé vers midi, on compte recommencer demain (…) Les élèves sont très déterminé-es mais souhaitent également passer à d’autres modes d’action, le blocus ne faisant pas toujours l’unanimité» nous précisent les personnes tenant la page Instagram @actionsguisthau.
À Saint-Nazaire, au lycée Aristide Briand les lycéen.nes se sont regroupé.es dès 6h30 : installation des barrières, des poubelles, palettes et tout le nécessaire. Jusqu’à 9h tout se passe bien, quelques confrontations entre des élèves mobilisé.es et des personnes de l’administration du lycée afin maintenir le barrage sur des portails. Le lycée possède plus de 23 entrées… C’est une très grosse cité scolaire.
Vers 9h30 la police tente de retirer des barrières et des poubelles. Cela ne plaît pas mais une négociation pacifique débute. Malgré une situation calme, un camion de police fonce sur un lycéen et un photographe, sans les percuter : les lycéen.nes ripostent avec des jets de pierres, la voiture se fait caillasser. Les vitres sont brisées, la patrouille décampe en attente de renfort.
Vers 10h les premiers jets de lacrymos débutent. S’ensuit une grosse confrontation pendant une bonne heure ; une lycéenne est interpellée, puis relâchée après 4h de garde-à-vue. Vers 11h45 l’arrivée du maire sur les lieux entraîne un arrêt des jets de lacrymo (et de pierres). Une dernière charge a lieu et les lycéen.nes mobilisé.es décident de partir car la situation devient trop risquée dans des rues sans échappatoire. Le blocus prend fin vers midi et quart.
Nous remercions Thomas Streetphoto, les lycéen.nes de la page @actionsguisthau et Léon Prendesphotos pour leur travail d’information et leurs photos nous ayant permis d’écrire cet article. Le communiqué de presse des lycée.nes mobilisé.es est disponible sur Instagram.
L’appel de l’UNL pour le 10 mai prochain.
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