Notoirement connu pour ses faits de violences à Nantes et ses engagements d’extrême droite, il venait de recevoir une promotion
Le 21 juin 2019, la police attaquait avec une extrême sauvagerie des centaines de jeunes qui fêtaient la musique en bord de Loire. Des dizaines de grenades dans la nuit, une dizaine de personnes chutant de plusieurs mètres de haut dans l’eau de la Loire, et Steve, 24 ans, noyé.
Derrière cette charge gratuite, féroce et meurtrière, les compagnies d’intervention – CDI – de Nantes et leur commissaire : Grégoire Chassaing. En-dehors du maintien de l’ordre, il est notoirement connu pour avoir porté un déguisement raciste, pour son engagement traditionaliste et ses prises de position violentes et autoritaires. Le soir de la fête de la musique, les témoins parlent d’une charge sans sommation, et d’insultes comme «sales gauchistes». Ces dernières années, le commissaire s’était taillé une réputation d’adepte de la méthode forte, notamment contre les manifestations. Sur les réseaux sociaux, le commissaire s’affichait, en photo, aux côtés de son épouse, le visage maquillé en noir, une perruque afro sur la tête. Un «blackface», pratique raciste régulièrement dénoncée. Toujours sur internet, la femme du commissaire dénonçait en vrac la «PMA sans père, le mariage gay et l’avortement».
Même «l’Inspection Générale de l’Administration», l’équivalent de l’IGPN pour les hauts fonctionnaires a mis en cause la responsabilité du commissaire Chassaing : «Les enquêteurs ont établi qu’il aurait décidé d’intervenir, alors même que la consigne inverse lui avait été donnée par sa hiérarchie». Le commissaire utilise donc sa fonction pour assouvir son idéologie violente : contre les opposants, les teufeurs, la jeunesse, quel qu’en soit le prix. 5 jours avant la fête de la musique, le commissaire était décoré par le Ministre de l’Intérieur pour la répression des Gilets Jaunes. En avril dernier, il était nommé numéro 1 de la police à Clermont-Ferrand. Le Régime de Macron récompense, sans complexe, un criminel en uniforme engagé à l’extrême droite.
Il a fallu plus de 2 années pour que la justice se décide timidement à mettre en examen ce commissaire pour «homicide involontaire». Une qualification bien maigre : donner la charge de nuit en bord de Loire en utilisant des armes de guerre n’est pas «involontaire». Quoiqu’il en soit, cette décision est inhabituelle étant donné l’impunité généralisée dont la police bénéficie dans ce pays.