Entre 1966 et 1996, l’État français a testé ses bombes atomiques en Polynésie. Les atolls de Moruroa et Fangataufa sont occupés par l’armée, et classés «terrains militaires» en 1964 puis «zones protégées de défense nationale». Au total, 193 essais nucléaires aériens seront réalisés en Polynésie.
Plusieurs décennies plus tard, des associations et élus accusent l’État d’avoir caché les chiffres réels des retombées radioactives des essais nucléaires. En 2021, une enquête menée par Disclose, en partenariat avec l’université de Princeton, affirme que les essais ont en réalité touché un territoire grand comme le continent européen et 110.000 habitants. Les conséquences sont graves : une eau potable irradiée et un taux anormal de cancers de la thyroïde dans la population, soulignée en février 2020 par un rapport demandé par le gouvernement local de la Polynésie française. L’État français a été contraint de reconnaître son rôle dans ces maladies et cette pollution atomique.
Emmanuel Macron s’est justement déplacé en Polynésie ce mardi 27 juillet. Il a notamment fait le choix d’y défendre l’industrie nucléaire, présentée comme «une chance» pour la France. Il faut dire que notre pays est l’un des champions du monde de cette industrie opaque et mortifère imposée par la force, qui risque d’empoisonner les générations futures sur des millénaires. Pourquoi pas, tant qu’on y est, faire la promotion des radiations à Fukushima ?