
Il est présenté comme LE sommet crucial pour sauver le climat : la grande réunion des puissants du monde à Glasgow, en Ecosse, pour réduire la pollution. Un sommet de l’hypocrisie. Pourquoi s’agit-il d’une sinistre farce ?
➡️ 400 jets privés. Des centaines d’avions privés se sont posés en Ecosse pour permettre aux chefs d’Etat du monde entier d’expliquer à quel point le futur de la planète est important. Les jets privés sont le moyen de transport le plus émetteur de CO2 au monde. Ils étaient tellement nombreux qu’ils ont provoqué un embouteillage sur le tarmac, et certains avions ont dû parcourir 50 km, à vide, pour trouver une place de stationnement ailleurs.
➡️Amazon invité d’honneur : la multinationale de la vente en ligne, possédée par Jeff Bezos, a émis 56 millions de tonnes de CO2 en 2018 soit l’équivalent du Portugal. L’entreprise est ce qui se fait de pire en matière d’écologie : c’est l’opposé des circuits courts, avec des livraisons en avion de produits fabriqués par des esclaves à l’autre bout de la planète. Amazon veut envoyer des touristes dans l’espace, et son patron s’est fait plaisir récemment en brulant des tonnes de carburant pour un petit saut médiatisé dans la stratosphère. En pleine pandémie, le patron s’est massivement enrichi grâce au désastre. Et c’est cet homme, Jeff Bezos, qui est invité à la COP 26.
➡️Mise en scène Macroniste. Comme tous les sommets, il s’agit avant tout de théatre, dans lequel les chefs d’Etat se mettent en scène. Macron a pu jouer le justicier, appelant les « plus gros émetteurs à rehausser leurs ambitions », comme si la France ne venait pas d’être condamnée par un tribunal administratif pour carences fautives dans la lutte contre le changement climatique. Comme si elle n’était pas le seul pays européen du G20 à avoir augmenté ses financements fossiles depuis l’accord de Paris. Comme si 10 % des entreprises les plus polluantes du monde n’étaient pas françaises. Comme si l’Etat français ne réprimait pas dans le sang les luttes écologistes.
Face à ce spectacle insupportable, 5 ans après la COP 21 de Paris qui n’a évidemment rien changé en dehors d’une répression accrue contre des militants écolos, il est évident que c’est le système capitaliste qu’il faut démanteler pour protéger ce qu’il reste du vivant.