
La précarité étudiante augmente. Le sentiment d’isolement a explosé chez la jeunesse. À la faveur de la crise sanitaire, les rangs pour avoir accès à l’aide alimentaire grossissent sur les campus universitaires. Les files d’attente s’allongent pour les distributions de nourriture dans les rues de nos villes. La misère est partout. La jeunesse est sacrifiée.
Depuis avril 2020, plusieurs centaines d’étudiants et étudiantes pauvres bénéficient de la solidarité alimentaire à Orléans. Comme ailleurs des associations étudiantes distribuent des repas. Le 11 décembre, 300 élèves de la faculté se précipitaient sur le campus pour une nouvelle distribution. Arrivés sur place, c’est la mauvaise surprise. Le pass sanitaire est exigé. Sans pass, pas d’accès à la nourriture. Nouveau cas de maltraitance. Nouvelle humiliation envers les étudiants en difficulté. Cette décision des plus abjectes a été prise par le président de l’université, Eric Blond en personne.
Pourtant les distributions ont lieu en plein air. Aucune motivation sanitaire ne peut expliquer une telle décision. En soumettant l’accès à l’aide alimentaire à la présentation du pass, la présidence de l’université s’attaque directement aux étudiants les plus faibles. Une mesure inique qui fragilisera encore d’avantage une population estudiantine déjà grandement précarisée. Un prolongement de la guerre de classe dans nos universités.
Ce procédé a déjà eu lieu à Nantes : le 11 septembre, une association organisait sur la Place Bretagne une grande distribution gratuite de produits alimentaires, de vêtements et de fournitures scolaires. Une cinquantaine de bénévoles étaient mobilisés pour faire des dons aux personnes dans le besoin. Mais ce jour là, stupeur : les stands sont entourés de barrières, et il y a des personnes chargées de contrôler le pass sanitaire des précaires qui veulent accéder à l’endroit, pourtant situé sur l’espace public et en plein air. Les bénévoles ont fait savoir que c’était une demande de la mairie.
Derrière la crise sanitaire : la guerre sociale. La pandémie a été l’occasion d’un accroissement accéléré des fortunes des plus riches, d’une militarisation de l’espace et d’un appauvrissement des plus pauvres. Exiger que les gens qui ont faim soient scannés est une humiliation supplémentaire.
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