Une manifestante tuée, au moins 5 autres personnes blessées par balle
C’est une manifestation comme il y en a régulièrement dans la ville de Portland aux USA. Une marche contre les violences policières qui continuent de faire rage dans le pays. Le 2 février dernier, Amir Locke, jeune homme noir de 22 ans, était abattu chez lui par la police de Minneapolis lors d’une perquisition. Locke n’était pas visé par l’opération, les policiers ont ouvert le feu directement en entrant. En 2018, c’est Patrick Kimmons, noir lui aussi, qui était tué par la police de Portland. Le jury vient de décider l’arrêt des poursuites pour les tireurs.
C’est pour rendre hommage à ces deux hommes, et plus généralement contre l’impunité policière que les protestataires se retrouvaient dans un parc du centre-ville, en début de soirée samedi 18 février. C’est là que des tirs ont eu lieu contre le cortège. L’une des victimes, Dajah Beck, a reçu deux balles. Elle explique au New York Times qu’elle faisait partie des volontaires qui géraient la circulation devant la marche. Elle précise que «personne dans le cortège n’était armé», contrairement à ce que prétend aujourd’hui la police de Portland.
Dajah Beck raconte qu’un «homme s’est approché d’un petit groupe de femmes, criant qu’elles étaient des « terroristes violentes »», en les insultant. «L’homme a dit que les manifestants étaient responsables de la violence dans la ville, ajoutant « Si je vous vois passer devant ma maison, je vous tirerai dessus. »» Les membres du groupe ont essayé de le calmer. Il a ouvert le feu. Elle est tombée et s’est protégée derrière le pneu d’un camion. Certains manifestant-es ont maîtrisé le tireur.
Une femme a perdu la vie, cinq autres personnes ont été blessées. La police parle de circonstances peu claires et ne donne pas d’informations précises, car les protestataires ont refusé de témoigner auprès des autorités.
Les jours précédents un militant d’extrême-droite avait tenu des propos menaçants contre les antifascistes et les opposant-es aux violences d’État. Le drame a eu lieu à un endroit qui est le théâtre de plusieurs manifestations ces dernières années, régulièrement réprimées par les forces de l’ordre. La police de la ville a été mis en cause pour avoir fait usage de la force plus de 6000 fois contre les cortèges Black Lives Matter. Le nombre de fusillades a augmenté ces derniers mois à Portland. En 2017, c’est une autre militante, Heather Heyer, qui était tuée par une attaque à la voiture bélier contre une manifestation, commise par un néofasciste à Charlottesville. Chronique d’un pays malade de sa police, de son extrême droite et de ses armes.