
Depuis trois jours la Bretagne et les Pays de la Loire sont touchĂ©s par une forte pollution de l’air aux particules fines. Les agences de mesure de la qualitĂ© de l’air sur les deux rĂ©gions sont au rouge. En Bretagne, les «activitĂ©s sportives intenses sont dĂ©conseillĂ©es aux personnes fragiles» et la vitesse des vĂ©hicules a Ă©tĂ© limitĂ©e.
La mĂ©tĂ©o printanière est trompeuse. Depuis jeudi, «on a un ensoleillement qui fait un peu monter la concentration d’ozone dans l’air» explique le directeur d’Air breizh, l’organisme qui mesure l’air. L’expert a surtout «constatĂ© une hausse de l’ammoniac», un polluant issu des activitĂ©s agricoles. Nous sommes en pleine pĂ©riode d’Ă©pandage de pesticides et produits chimiques par l’agriculture intensive. Et l’ammoniac contenu dans les engrais «est un prĂ©curseur important des particules fines.»
Lorsqu’il entre en contact avec la fumĂ©e des voitures ou des centrales Ă©lectriques, ce polluant crĂ©e des particules de 2,5 micromètres de diamètre. Avec leur petite taille elles s’infiltrent dans les poumons et causent des problèmes respiratoires, voire des problèmes cardiaques. Rappelons que le bĂ©tail et les engrais chimiques seraient responsables de 55% de la pollution atmosphĂ©rique liĂ©e aux activitĂ©s humaines dans le monde, et que l’agriculture intensive reste la principale cause de pollution en Europe.
Chaque printemps la Bretagne, première rĂ©gion agricole de France, et les Pays de la Loire subissent de grosses vagues de pollution Ă l’ammoniac. Les particules fines sont responsables d’au moins 2000 morts prĂ©maturĂ©es chaque annĂ©e en Bretagne. Toutes causes confondues, la pollution de l’air provoquerait près de 100000 morts prĂ©maturĂ©es par an en France. Plus que le Covid, dans une grande indiffĂ©rence.
Urgence climatique, urgence sociale et urgence sanitaire sont, plus que jamais, liées.