Le travail tue : mort d’un collégien lors d’un stage en entreprise près de Nantes

Le drame a eu lieu ce jeudi 16 juin, au matin, à Saint-Lumine-de-Clisson, dans le Vignoble nantais. Le jeune garçon, qui aurait fêté ses 15 ans en juillet était en «stage en entreprise» juste avant les vacances scolaires : un stage d’une semaine en vue d’un apprentissage. Il participait au chantier de démolition du garage d’une maison. Un mur s’est effondré sur lui. Il n’a pas pu être sauvé.

Le travail tue. Et en particulier chez les ouvriers du BTP. 158 morts au travail sont déjà recensés en 2022. Une hécatombe silencieuse. Cette fois, c’est un enfant, un collégien de 3ème dont la vie a été volée près de Nantes. Comment peut-on en arriver là ? Comment l’Éducation Nationale a-t-elle pu produire de telles conditions ? S’agissait-il de ce qu’on appelle une «3ème Prépa métier», en vue d’intégrer un lycée professionnel, année durant laquelle les ados font plusieurs semaines de stage ? Était-ce un apprentissage, lors duquel l’employeur demande à ses futurs apprentis de venir sur le temps de l’école faire un essai en vue de la rentrée suivante ? Quoiqu’il en soit, ce genre de boulot non payé, avec des adolescents, et ici dans des conditions de sécurité déplorables sont une honte.

Une honte car ils reproduisent les inégalités sociales. Les enfants de riches peuvent faire des stages dans des boites de graphisme ou dans les bureaux des grandes entreprises, alors que les enfants de pauvre sont orientés dès le collège vers des boulots éreintants et dangereux. La sélection a lieu dès l’adolescence.

Ce décès ne doit pas faire oublier que Macron veut autoriser le travail d’enfants toujours plus tôt. Le 31 mars dernier, en pleine campagne, Emmanuel Macron a répondu à un restaurateur de Fouras que «tous les enfants découvriront, de la 5e à la 3e, plusieurs métiers, dont les métiers techniques et manuels». Les néolibéraux généralisent peu à peu les contrats précaires et dérogatoires au code du travail pour les jeunes, les stages sous-payés. Macron évoque désormais l’envoi en formation et alternance de jeunes de 12 ou 13 ans. Une école taillée pour l’entreprise, où les plus en difficulté sont éliminés toujours plus tôt du circuit.

Ce soir une famille traverse un deuil terrible. Un collégien de 14 ans ne devrait jamais être envoyé en stage d’observation sur un chantier de démolition.


Une source : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/un-adolescent-de-14-ans-meurt-ecrase-par-un-mur-sur-un-chantier-de-demolition-au-sud-de-nantes

L’indispensable compte “Accident du travail : silence des ouvriers meurent”

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