Taxes sur les profits pétroliers en Angleterre et en Italie

L’information est restée relativement confidentielle, pourtant elle révèle, encore une fois, l’étendue de l’ignominie du gouvernement français. Avec la guerre en Ukraine, la crise climatique, la spéculation, les prix explosent. Cela s’appelle l’inflation. Et comme les salaires stagnent, la population s’appauvrit, au point de galérer pour se nourrir, même dans les pays européens qui sont parmi les plus riches du monde. Deux pays de droite ont pris des mesures d’urgence ces dernières semaines.

Angleterre

À la fin du mois de mai, le gouvernement pourtant ultra-libéral de Boris Johnson annonce qu’il va taxer à hauteur de 25% les bénéfices de ces grands groupes pétroliers. Après des mois de tergiversations, le gouvernement n’a pas hésité à qualifier les profits des entreprises de l’énergie «d’extraordinaires», il est donc logique de les taxer. L’objectif est de redistribuer 15 milliards de livres sterling, soit plus de 17,6 milliards d’euros pour les foyers les plus modestes afin de faire face au coût de la vie. Parmi les mesures, les foyers les plus pauvres ont reçu 1400 euros pour pouvoir payer leurs factures ainsi que l’alimentaire

Italie

Nos voisins transalpins sont littéralement gouvernés par un banquier néolibéral : Mario Draghi. À la tête d’un gouvernement de coalition, le Premier ministre a lui aussi annoncé dès le mois de mars, après le début de la guerre en Ukraine, le déblocage de 14 milliards d’euros «pour aider les ménages». Là-bas aussi, le financement de la mesure se basait sur la taxation des «surprofits» des sociétés du secteur de l’énergie : de 10 à 25%. «Taxons une partie des bénéfices extraordinaires que les producteurs réalisent grâce à l’augmentation du coût des matières premières, et redistribuons cet argent aux entreprises et aux familles qui sont en grande difficulté», a déclaré Mario Draghi. Le gouvernement devait également geler les factures d’énergie, en leur appliquant les prix de l’été dernier, pour 1,2 million de foyers supplémentaires, portant le nombre de foyers concernés à 5,2 millions

France : gouvernement radicalisé

Les gouvernements voisins ne sont pas «gentils» ni «sociaux», ni «généreux». Ils sont réalistes : ils voient bien le risque d’un appauvrissement dangereux et d’une explosion sociale s’ils ne redistribuent pas un minimum les profits gigantesques des entreprises. Avec l’augmentation du prix du carburant, les multinationales du pétrole ne se sont jamais autant enrichies, augmenter un peu les taxes ne représente aucun risque.

Et en France ? Nos gouvernants sont enfermés dans une vision idéologique. Ce sont des managers sociopathes : ils appliquent un néolibéralisme dogmatique et total. Pas question de faire la moindre concession. Pas question de taxer les ultra-riches. Au contraire, en pleine crise, Macron veut continuer à s’attaquer aux minimas sociaux, aux retraites, aux allocations chômage.

En France, le pouvoir se dit qu’il peut compter sur des médias totalement verrouillés, une extrême droite puissante qui le soutient à l’Assemblée, et sur une police militarisée toute puissante qui saura contenir les colères.


Reste à savoir si cette stratégie du pire, au pays des Gilets Jaunes, fonctionnera indéfiniment…


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