Répression de supporters anglais : un rapport parle d’une «agression criminelle»


Nos voisins horrifiés par la violence ordinaire de la police française


Un policier gaze un supporter de Liverpool à travers une grille du Stade de France

Les faits avaient eu lieu le 28 mai dernier, en pleine période électorale, lors de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France. La police française avait bloqué sans raison pendant des heures des milliers de supporters de Liverpool. Puis avait chargé et gazé tout le monde, enfants compris, provoquant des moments de panique et de détresse.

Une répression aveugle, répétée, absurde et violente. La police française avait même chargé d’autres supporters anglais plus tard dans la soirée, dans le centre de Paris. Les images avaient provoqué un scandale mondial et même une crise diplomatique. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, avait menti à plusieurs reprises, inventant notamment «40.000 faux billets» chez les supporters. Cet homme est hors du commun : il avait réussi à réconcilier les anglais et les français, un événement qui n’arrive qu’une fois par siècle en moyenne. Des deux côtés de la Manche, tout le monde est d’accord pour dire que c’est un petit agresseur arrogant, incompétent et menteur.

Un rapport indépendant est paru le 17 octobre en Angleterre, rédigé par le professeur de Droit de la Queen’s University à Belfast, Phil Scraton, qui avait déjà dirigé une enquête après la catastrophe d’Hillsborough en 1989, qui avait coûté la vie à 97 supporters de Liverpool après des mouvements de foule. Il estime que la façon dont la police française a traité les supporters relève d’une «agression criminelle».

Le rapport fait la liste des comportements violents et arbitraires des forces de l’ordre contre les supporters : «Les charges continues et aléatoires de la police sur les supporters et l’utilisation de gaz lacrymogène injustifiée sur des hommes, des femmes et des enfants coincés dans des espaces très exigus, étaient un comportement inconscient et dangereux. Cela constitue une agression criminelle». Il revient aussi sur «l’incapacité continue à gérer la foule» de la police française, qui «a sérieusement mis en danger la santé et le bien-être des supporters».

«Il est difficile de comprendre l’enchaînement des événements qui constitue un tel désastre, laissant tant de personnes blessées physiquement, psychologiquement choquées et financièrement lésées.»

Ça promet pour les JO 2024 et autres grands événements sportifs ! La police française, ultra-violente, la plus armée d’Europe, ne sait même pas gérer un événement sans tabasser les gens. C’est une profession impunie et radicalisée qui ne connaît que la violence. Lors du match au Stade de France, l’extrême droite avait tenté de détourner l’attention en parlant des vols et des agressions commises contre des supporters. Mais d’une certaine manière, c’est encore pire ! Cela veut dire que non seulement les policiers français sont incapables de protéger des spectateurs, ce qui est la base de leur métier en principe, mais qu’en plus ils les tabassent et les gazent !

Les flics français ont pris l’habitude de violenter tout le monde, gratuitement et sans aucune conséquence. Mais chez les anglais, les vidéos d’agents cagoulés et armés qui gazent des enfants pour rien, ça choque énormément. En France, nous nous sommes habitués à des scènes gravissimes.

D’ailleurs l’épisode du Stade de France n’est qu’une goutte d’eau dans le palmarès de la police française. Ces dernières années nous avons vu une main arrachée lors d’une fête de la musique, une grand-mère piétinée alors qu’elle tenait un drapeau synonyme de paix dans une manif, un jeune homme noyé dans la Loire, du sang sur les trottoirs le long des manifestations, des soignant-es frappé-es et des yeux arrachés. Nous avons vu un père de famille mourir sous le poids de policiers, de Darmanin qui ose déclarer juste après : «quand j’entends le mot violences policières je m’étouffe».

Et cela n’est qu’un minuscule échantillon de l’horreur quotidienne que nous imposent le Ministère de l’Intérieur et ses agents. Si les faits du stade de France sont bien une «agression criminelle», comment qualifier tout le reste ?


Source : The Guardian

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