Les autorités annoncent de nouvelles mégabassines : sabotages dans la Vienne


La guerre de l’eau ne fait que commencer


Une mégabassine sabotée dans la Vienne

Le samedi 29 octobre, 7000 personnes bravaient les interdictions et un énorme dispositif de gendarmes pour manifester contre les «mégabassines» dans les Deux-Sèvres. Une mobilisation massive, déterminée, malgré la présence de 1700 forces de l’ordre et 2000 grenades tirées en quelques heures.

Quatre jours après le département voisin, celui de la Vienne, annonçait la signature d’un protocole prévoyant la construction de 30 mégabassines d’ici 2026. Une provocation totale. L’idée des décideurs est de stocker 9 millions de mètres cube d’eau. C’est deux fois plus que dans les Deux-Sèvres, où se trouve Sainte-Soline. Une quantité astronomique d’eau pompée dans la nappe phréatique et accaparée pour une poignée d’agro-industriels. C’est la fuite en avant, malgré l’opposition grandissante.

Mais la résistance ne désarme pas. Une semaine après ces annonces, une mégabassine est sabotée sur la commune des Roches-Prémarie-Andillé, dans la Vienne. La bâche a été lacérée le 8 novembre dernier : 170 mètres linéaires de la bâche qui permet de garantir l’étanchéité de l’équipement sont inutilisables. Certains morceaux ont été détachés, et le préjudice s’élève à plusieurs dizaines milliers d’euros. Le préfet de la Vienne et des gradés de la gendarmerie se sont rendus sur les lieux du sabotage ce jeudi.

Cette action n’est pas la première dans le coin : six jours plus tôt, des actes similaires avaient été commis dans la commune d’Ayron, et plusieurs mégabassines ont été prises pour cible en Charente ces derniers mois. Cette initiative n’est donc sans doute pas non plus la dernière.

L’État a mis en place une cellule spéciale d’enquête consacrée aux bassines depuis le début des mobilisations pour l’eau, au sein de la section de recherches de la gendarmerie au niveau régional. Et des unités spécifiquement chargées de surveiller et réprimer les mouvements écologistes sont déjà en place dans l’appareil policier.


Face à la surdité d’un pouvoir autoritaire qui veut nous emmener dans le mur quoi qu’il en coûte, et avec la multiplication des épisodes de sécheresses, la guerre de l’eau ne fait que commencer.


Une source : https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/vienne-une-bassine-agricole-degradee-aux-roches-premarie-une-enquete-ouverte

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