Dans deux jours, l’épreuve de force commence. Le deuxième round du mouvement contre Macron et sa réforme des retraites. On fait le point sur les différents secteurs qui veulent frapper fort :
Énergie
Les syndicats de l’énergie veulent augmenter la pression, alors qu’ils ont été en pointe dans les premières journées de grève en janvier et février. Coupures ciblées dans les permanences politiques, sites industriels, mise hors service des radars et symboles du capital – blocages et mises à l’arrêt de sites dans les centrales, terminaux, stockages… Mais aussi des actions «Robin des Bois», avec du courant gratuit pour les plus précaires. Les raffineries se lancent en grève reconductible dès lundi 6 mars.
Aviation
Les avitailleurs de la CGT, c’est-à-dire les employés qui alimentent les avions en carburant, appellent à la grève reconductible dès lundi 6 mars au soir. Les syndicats de l’aviation appellent aussi à la grève et beaucoup de vols sont d’ors et déjà annoncés comme annulés.
Routiers
Secteur puissant mais rarement mobilisé, les routiers se joignent à la grève dès lundi avec au programme des blocages de plateformes logistiques, zones industrielles et péages, des barrages filtrants notamment aux frontières, des opérations escargot près des grandes métropoles et sur de grands axes. Leur grève commence dimanche soir, pour une «durée illimitée». Ils ont les moyens de paralyser les flux.
Enseignement
À Paris, 8 syndicats de l’enseignement du second degré appellent les personnels à s’engager dans la grève reconductible «jusqu’au retrait de la réforme» et à participer aux assemblées générales à partir du 7 mars. Chose inhabituelle, même les syndicats les plus modérés relaient cet appel qui devrait être massivement suivi.
Déchets
Diverses fédérations CGT qui interviennent dans le tri des déchets appellent à la grève reconductible ce 7 mars. Les fédérations de l’énergie, du transport, ou encore des services publics, se sont coordonnées pour mettre le secteur à l’arrêt sur le temps long. Les déchets du gouvernement crouleront sous les poubelles.
Transports
À la SNCF comme à la RATP, secteur déjà en pointe lors de la précédente contestation sur les retraites en 2019, les travailleurs et travailleuses seront en grève reconductible, de quoi sérieusement impacter l’économie.
Jeunesse
Diverses organisations de jeunesse veulent faire du vendredi 9 mars une journée de mobilisation. D’ici là, des centaines de lycées et de facs seront bloquées. Une façon d’inscrire la contestation dans la durée, après la journée du 7 mars et la grève féministe le 8 mars.
Que faire en-dehors des structures instituées ?
Dans ce contexte hors norme, les groupes, bandes et collectifs qui se reconnaissent dans l’anticapitalisme peuvent aller plus loin. Saisir la situation : appuyer le mouvement de grève et augmenter sa puissance avec nos propres revendications. Rendre les manifestations ingouvernables et formuler les mots d’ordre qui dépassent déjà largement la question des retraites : contre le capitalisme et le travail salarié.
La créativité et les blocages peuvent se multiplier, pas besoin d’être des centaines pour bloquer efficacement un centre commercial ou une route stratégique… Plus il y en aura, moins la situation sera contrôlable pour le gouvernement.
Et si dans toutes les villes, des bâtiments sont occupés pour servir de QG au mouvement, cela renforcera considérablement le rapport de force en créant des espaces de rencontre pour la suite…