Nantes : préfet et procureur radicalisés


Rafles, ultra-violence et provocations permanentes


Les portraits de Renaud Gaudeul et Fabrice Rigoulet-Roze, deux têtes d'ampoules respectivement procureur et préfet de Nantes.

La répression déployée à Nantes n’a pas d’équivalent, à notre connaissance, dans les autres villes depuis le début du mouvement. La contestation ne peut avoir lieu nulle part sans rencontrer une violence extrême et systématique, organisée par des autorités radicalisées.

En 8 manifestations sur la réforme des retraites, pas une seule n’a pu défiler sans être gazée et chargée. Des centaines de CRS sont envoyés au contact du cortège, dans une évidente stratégie de la tension.

  • Dès le mois de janvier, des CRS attaquaient «préventivement» l’avant du cortège étudiant dès le début du défilé à coups de grenades, provoquant de nombreuses blessures et bloquant toute la manifestation. Des militants syndicaux étaient également frappés.
  • Une semaine plus tard, des paysans conduisant des tracteurs étaient arrêtés et emmenés au poste.
  • La manifestation suivante, c’était une remorque amenant de la nourriture et jouant de la musique qui était arrêtée et ses conducteurs mis en garde à vue pour 24 heures.
  • Samedi 11 mars, la police charge sur une passerelle au-dessus de la Loire. Un Street Medic qui tournait le dos aux CRS reçoit deux grenades explosives dans la tête et s’effondre. Son masque de protection et ses lunettes de vue volent en éclat, il a le visage balafré. Sans ces deux couches, il perdait un œil, voire pire.
  • Mardi dernier, un groupe d’étudiant-es qui rentraient tranquillement à la fac après un blocage étaient nassé, gazé et violenté au bord de l’Erdre. Un véritable guet-apens. Un syndicaliste étudiant était mis en garde-à-vue, et plusieurs femmes victimes de violences sexuelles lors de fouilles au corps.
  • Hier mercredi 15 mars, la brutalité est encore montée d’un cran. Des centaines de forces de l’ordre ont empêché la manifestation d’avancer, puis ont organisé une véritable rafle. 34 personnes coincées par les gaz dans une rue sans issue ont été parquées dans des fourgons, emmenées au poste, et toutes placées en garde à vue. C’est le plus grand nombre d’arrestations en France ce jour, et le plus élevé depuis le début du mouvement. Nous apprenons ce midi qu’une partie d’entre elles voient leur enfermement pour “groupement” prolongé de 24 heures supplémentaires.
  • Après cette rafle, un cortège de la CGT est allé protester vers le le commissariat. En chemin, une répression féroce s’est abattue : plusieurs syndicalistes ont été frappé-es jusqu’au sang, une soignante a eu les cotes cassées à coups de matraque. Massivement gazé, le cortège est reparti pour tenir une Assemblée. Il a de nouveau été attaqué ! Des dizaines d’agents de la BAC ont arrêté plusieurs personnes, des véhicules de police ont foncé dans la foule, manquant de tuer plusieurs personnes. L’Assemblée prévue par les syndicats n’a pas pu avoir lieu.

Il est parfaitement clair qu’à Nantes, les autorités veulent briser physiquement et moralement la contestation.


Dans une infinie perversité, le procureur de Nantes prétend dans la presse qu’un nombre aussi élevé d’arrestations est «le signe que le mouvement se radicalise». Alors que c’est précisément l’inverse, c’est bien la répression qui se radicalise. Le procureur de Nantes, Renaud Gaudeul, vient d’arriver à Nantes et semble décider à anéantir toute expression sociale. C’est lui qui vient de décider de la reconduction des gardes à vue totalement injustifiées d’hier. Quant au préfet, Fabrice Rigoullet-Roze, il n’est en poste que depuis le mois de janvier 2023 et déploie une stratégie d’une violence toujours plus dure, dans une ville déjà fortement marquée par la répression.

Les organisations syndicales et toutes les forces du mouvement social doivent demander des comptes aux responsables de cette terreur organisée, et cesser de céder aux chantages, intimidations, et parcours dangereux dictés par les autorités.

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