Paris : arrêtées le 1er mai, six personnes passent une semaine en cellule avant leur comparution

Paris : arrêtées le 1er mai, six personnes passent une semaine en cellule avant leur comparution

Stupeur au tribunal de Paris le 4 mai. De nombreux manifestants arrêtés le 1er mai sont alors en garde à vue depuis plus de 48 heures. Ces personnes ont déjà passé deux jours en cellule et sont envoyées en comparution immédiate en vue d’un jugement expéditif. Cette procédure d’urgence est désormais habituelle contre les contestataires.

Mais ce mardi, la justice va aller beaucoup plus loin. Le procureur estime que «l’audience est trop chargée», que tout le monde ne pourra pas être jugé, et que certains manifestants ne pourront pas comparaître ce jour là. Six personnes sont alors envoyées en détention provisoire sans la moindre audience, en attendant leur comparution immédiate le mardi 9 mai. Il s’agit d’une politique de vengeance et de terreur en-dehors du droit.

La garde à vue, c’est en principe une privation de liberté temporaire d’un suspect le temps aux policiers de mener l’enquête. Rien de plus. À l’issue de la durée légale de garde à vue, la personne doit être relâchée ou jugée. Ici, rien de tout cela : il s’agit d’un enfermement arbitraire. Ces six personnes subissent une sorte de garde à vue extraordinaire de plus d’une semaine. 8 jours enfermés sans débat contradictoire. 192 heures. Alors que la durée maximale d’une garde à vue est de 96 heures en cas de terrorisme.

Avec cette prolongation artificielle de gardes à vue sur plus d’une semaine, la France s’aligne sur des régimes autoritaires comme la Turquie ou la Russie, qui permettent d’enfermer des personnes sans jugement pendant des jours.

Parmi les personnes enfermées, un jeune étudiant de Paris 8. Ses ami-es n’ayant pas de ses nouvelles n’ont appris que mardi sa situation extraordinaire.

«Cette décision, qui se fait sans aucune base légale, est politique, et s’inscrit dans une logique de répression toujours plus forte des mouvements sociaux en France : la justice décide de faire un exemple, en maintenant des manifestant.e.s en situation d’enfermement aussi longtemps que possible», expliquent-ils à Contre Attaque.

Un rassemblement de soutien aura lieu ce mardi 9 Mai à 13h30 au Tribunal Judiciaire de Paris.


AJOUT : Ce sont en réalité cinq personnes qui ont été placées en détention provisoire, la sixième étant libérée sous contrôle judiciaire. Voir le communiqué ici.

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