Henry Kissinger est l’un des diplomates les plus célèbres du monde. C’était aussi l’un des plus dangereux. Il a consacré sa vie à soutenir des dictatures autour du monde, à anéantir des mouvements communistes et empêcher les peuples d’être maîtres de leur destin, en tant que conseiller des présidents des États-Unis.
Nommé conseiller spécial «pour les affaires de sécurité» pendant la guerre froide par le président Républicain des USA Nixon, Henry Kissinger est l’un de ces hommes de pouvoir monstrueux, cynique, et totalement indifférent à la souffrance humaine. Il est décédé paisiblement à l’âge de 100 ans, avec la mort de millions de personnes sur la conscience.
Au Chili, Kissinger a orchestré un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de Salvador Allende, afin d’installer une dictature militaire d’extrême droite. Celle de Pinochet, à partir de 1973. Il fait ainsi d’une pierre deux coups : il élimine en Amérique du Sud une menace «socialiste» et installe un régime soumis aux Etats-Unis, tout en imposant au Chili des politiques ultra-libérales très violentes.
Des dizaines de milliers de chiliens sont enlevés, exécutés, torturés par Pinochet. Des enfants d’opposants politiques sont volés. Dans la même séquence, Kissinger donne le feu vert à la dictature en Argentine pour éradiquer les mouvements de gauche : des milliers de personnes sont kidnappées, torturées et tuées. Kissinger soutiendra Pinochet jusqu’à sa mort, bien après la fin de la dictature.
Pendant la guerre du Vietnam, Kissinger sabote les négociations de paix, prolongeant inutilement cette guerre impérialiste sans issue qui a ravagé l’Asie du Sud-Est. Il étend même la guerre aux pays voisins, au nom de la lutte anti-communiste. Il ordonne de bombarder «tout ce qui bouge et tout ce qui vole au Cambodge». Les USA y déversent un véritable tapis de bombes. Plus de 7,5 millions de tonnes d’explosifs sont larguées sur le Vietnam, le Laos et le Cambodge, soit le double de la quantité larguée sur l’Europe et l’Asie pendant toute la Seconde Guerre mondiale. Le Laos est considéré comme le pays le plus bombardé de l’histoire, par rapport à sa superficie.
Cela provoque la mort d’environ 2 millions de vietnamiens et de centaines de milliers de cambodgiens. Le désordre effroyable causé par les attaques États-uniennes et le soutien du bloc occidental au Khmers rouges – qui veut affaiblir le Vietnam, les fanatiques de Pol Pot étant les ennemis des communistes vietnamiens – permet aux Khmers rouges de prendre le pouvoir, et de commettre un génocide au Cambodge : 1,7 million de morts.
Kissinger soutient aussi le dictateur d’Indonésie Soeharto. En 1965, ce dirigeant avait organisé l’un des plus grands massacres politiques de l’histoire : le Parti Communiste du pays, l’un des plus puissants du monde, est éliminé. Il y a entre 500.000 et 3 millions de morts. Un massacre de masse méconnu, approuvé par le bloc de l’ouest, et dont la gauche indonésienne ne s’est jamais relevée. Kissinger approuve une invasion militaire de Soeharto au Timor Oriental en 1975 : 200.000 morts.
Kissinger appuie le dictateur du Pakistan, Yahya Khan, contre les mouvements de libération du Bangladesh en 1971. Cela conduit à un bain de sang, le massacre est évalué entre 300.000 à 3 millions de personnes.
Dans les années 1970, Kissinger entretient aussi de bonnes relations avec la dictature militaire grecque qui écrase l’opposition de gauche. Le pays accueille alors la flotte des USA. Kissinger soutien une offensive des militaires sur l’île de Chypre.
Une fuite ultérieure des échanges de Kissinger rapporte que le stratège avait déclaré : «Ce qui est illégal, on le fait tout de suite, ce qui est inconstitutionnel, ça prend un peu plus de temps…»
2 réflexions au sujet de « Henry Kissinger : mort de l’un des plus grands criminels de guerre de l’Histoire »
Henry Kissinger a su sauver l’économie mafieuse des bénéfices sociaux et environnementaux qui sont de plus en plus mis à l’écart de nos société aujourd’hui.
Face à sont style de diplomatie abjecte, les mots sont vains .
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