Refus d’obtempérer = Permis de tuer
Maïky Loerch avait 28 ans. Il faisait partie de la communauté des gens du voyage, une communauté particulièrement ciblée par les violences d’État et le racisme policier.
Il a été abattu ce 25 juillet 2024 d’une balle dans la tête par des militaires de la gendarmerie alors qu’il était accompagné de sa compagne et de son enfant de 6 mois à bord d’un véhicule au nord de Toulouse, à Fenouillet.
Tout commence jeudi soir lorsque les gendarmes décident de procéder à un contrôle de Maïky. La voiture était recherchée pour une suspicion de vol commis plus tôt dans la journée. Le voyageur de 28 ans aurait refusé le contrôle au niveau d’une zone commerciale. S’ensuit une course poursuite qui conduira à la mort du jeune homme.
Les récits dans la presse sont confus. Comme à chaque affaire de crime policier, les auteurs inversent la charge. La gendarmerie accuse Maïky Loerch d’avoir mis en danger les fonctionnaires. Une tactique assez courante pour justifier l’injustifiable, c’est-à-dire la mise à mort par balle d’un père de famille. Ceci est une exécution sommaire accomplie par des agents assermentés de l’État… pour un vol.
Encore plus inquiétant, les deux militaires ont ouvert le feu sur le véhicule alors que le conducteur était accompagné de sa femme et de son bébé de 6 mois. Cette mise en danger de la vie d’autrui est délibérée et gravissime.
Le 4 juin 2022 déjà, Rayana, 21 ans, était tuée par la police dans le quartier de Barbès à Paris. La jeune femme était passagère d’un véhicule dont le conducteur avait refusé de se soumettre à un contrôle. Elle avait été tuée d’une balle au niveau de la tête, tirée par l’un des policiers présents. Les forces de l’ordre sont prêtes à tuer pour un simple refus de contrôle et mettre en danger tous les occupants d’un véhicule. Cela en dit long sur le niveau de fascisation de l’appareil policier en France.
En février 2017, le gouvernement socialiste fait passer une loi sécuritaire sur l’usage des armes dans la police qui assouplit les règles d’engagement chez les forces de l’ordre. Depuis, policiers et gendarmes peuvent tirer légalement sur un véhicule qui refuse un contrôle ou qu’ils considèrent en fuite. Ce texte législatif est venu renforcer l’immunité policière tandis que les tirs et les personnes tués lors de “refus d’obtempérer” n’ont cessé d’augmenter.
Cette loi passée dans les dernier mois du quinquennat Hollande est un permis de tuer, un blanc-seing qui donne libre cours à l’expression de la barbarie policière. La peine de mort n’a jamais été abolie. Et les bourreaux sont les policiers.
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